La dépénalisation du délit de presse dans le projet de révision de la Constitution est "une avancée significative", a estimé lundi à Constantine le président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (ARAV), Miloud Chorfi. "Le délit de presse ne peut être sanctionné par une peine privative de liberté et c'est une avancée significative et un acquis considérable pour les journalistes", a affirmé M. Chorfi au cours d'une conférence portant sur "L'état des lieux et les perspectives de l'audiovisuel dans le cadre des nouvelles réformes". Devant les étudiants de la faculté des Sciences de l'information, de la communication et de l'audiovisuel de l'université Constantine 3, le président de l'ARAV, soulignant que la liberté d'expression a toujours été "un droit garanti par l'Etat algérien", a ajouté que la constitutionnalisation de ce droit est "un renforcement d'une conviction, une meilleure protection de la liberté d'expression et une façon de mettre un terme à tous ceux qui entretiennent la confusion autour d'un acquis palpable". Il a ajouté que l'article 41 bis 2 et 3 du projet de révision de la Constitution "consacre la liberté de la presse écrite, audiovisuelle et sur les réseaux d'information". M. Chorfi a également estimé que le projet de révision de la Constitution comporte des axes et des volets situés "au coeur des préoccupations du secteur de l'information et de la communication" dans sa quête, a-t-il détaillé, "de concrétiser le principe du droit au citoyen à l'information". Il a aussi soutenu que le secteur de l'information et de la communication doit jouer un "rôle distingué" dans la garantie du droit du citoyen à "une culture concevant ses besoins en harmonie avec son identité et répondant à ses ambitions sur le plan intellectuel, social et récréatif". Le président de l'ARAV a également indiqué que le même secteur "doit valoriser l'acquis de l'introduction de tamazight comme langue nationale et officielle du pays, aux côtés d'autres acquisitions contenues dans les différents articles de la révision de la Constitution". Sur un autre registre, M. Chorfi, soulignant qu'un véritable "chaos" caractérise actuellement le secteur de l'audiovisuel, a précisé qu'avec l'application "prochaine" des lois réglementant le secteur "un terme sera mis à l'anarchie" régnant dans la gestion des chaînes de télévision privées. Dans le détail, il a rappelé que sur les 45 chaînes de télévision privées diffusant leurs programmes en Algérie, seulement cinq (5) sont autorisées. Il a également insisté sur le fait que les principes de la loi sur l'audiovisuel permettront d'assurer "un service public en matière d'audiovisuel (…) à la hauteur des attentes et des aspirations de tous". Au cours de cette rencontre, organisée par l'ARAV en coordination avec la faculté des Sciences de l'information, de la communication et de l'audiovisuel de l'université Constantine 3, l'universitaire Mohamed Hadir est revenu sur l'ARAV, ses missions et ses prérogatives, tandis que l'universitaire Abdelhamid Bouchoucha a évoqué l'état des lieux de l'audiovisuel, faisant ressortir que le professionnalisme "fait défaut" parmi la majorité des chaînes de télévisions privées, certaines propageant, selon lui, des idées "d'intolérance et de haine".