Le président de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, Miloud Chorfi, se défend d'avoir commis un acte de censure à l'encontre de l'émission "Dzaïr week-end" d'El-Djazaïria. Il explique que les aspects liés au financement des TV privées seront définis dans le cahier des charges qui est en phase d'élaboration. Liberté : Après votre installation à la tête de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel (Arav), vous avez initié une série de réunions avec des responsables des chaînes de télévision privées. Quel a été l'objet de ces réunions ? Miloud Chorfi : Il s'agissait d'une prise de contact somme toute naturelle, puisque que nous avons pour mission de réguler l'audiovisuel national. Les réunions ont concerné les seules chaînes de télévision privées accréditées. Elles sont au nombre de 5, de droit étranger, mais autorisées à activer en Algérie. Lors des réunions, nous avons discuté de questions juridico-techniques relatives au secteur de l'audiovisuel. Et contrairement à ce qui a été écrit ici et là, l'Arav n'est en rien concernée par les aménagements des programmes de ces télévisions. Vous vous êtes particulièrement intéressé à une émission satirique, en l'occurrence "Dzaïr Week-end". Quelque temps après votre rappel à l'ordre, sa diffusion a cessé... Comme je viens de le souligner, l'Arav n'interfère pas dans les réaménagements internes des chaînes de télévision. Il est vrai, cependant, qu'on a alerté sur les dérapages éthiques de l'émission en question, mais nous ne l'avons pas censurée. L'Autorité n'a absolument rien à voir avec l'arrêt de ladite émission. L'Arav est là pour réguler les activités du secteur de l'audiovisuel et non pour censurer. Elle est dans son rôle d'alerter sur les manquements à l'éthique professionnelle. C'est ce que nous avons fait avec El-Djazaïria. Mais notre alerte n'a rien à voir avec l'arrêt de l'émission. D'ailleurs, on lance un appel pour le respect de l'éthique, de la vie privée des personnes et des symboles de l'Etat. L'Arav est partie prenante dans l'effort de renforcement de la liberté d'expression et de l'Etat de droit. Mais comment comptez-vous mener votre mission de régulation dans un paysage où dominent les chaînes de télévision de droit étranger ? Comment faites-vous pour surveiller leur financement ? En effet, le statut des chaînes de télévision pose un problème. Elles sont de droit étranger. C'est une situation transitoire. Elles doivent se conformer à la loi. Nous sommes en train d'élaborer un avant-projet de cahier des charges que nous soumettrons au gouvernement dès sa finalisation. Une fois le projet avalisé par le gouvernement, l'Arav procédera au lancement des avis pour la création de chaînes de télévision. L'Arav donnera alors son avis et des conventions seront signées avec les chaînes dont les dossiers de création seront retenus. Les télévisions qui émettent déjà auront à s'y conformer. La question du financement des chaînes de télévision sera prise en charge par le cahier des charges. S. A. I.