Le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, s'est recueilli mercredi après-midi à Paris à la mémoire des victimes algériennes des massacres du 17 octobre 1961 à Paris. Au deuxième jour de sa visite en France, la première du genre, le ministre s'est recueilli au pont Saint-Michel, où une plaque commémorative a été apposée sur le mur du quai à partir duquel des centaines d'Algérien ont été jetés dans la Seine. Il était accompagné du secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini. La police française dirigée à l'époque par le préfet Maurice Papon, avait tué et jeté dans à la Seine des dizaines d'Algériens qui manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu imposé au seuls Algériens. Auparavant, Tayeb Zitouni a déposé une gerbe de fleurs au pied de la tombe du Soldat inconnu de la Première Guerre mondiale à l'Arc de Triomphe (Paris). Dans la matinée le ministre s'est rendu à Verdun, commune française située en Lorraine, théâtre de la très meurtrière bataille de Verdun, lors de la Première Guerre mondiale (1914-1918), où il s'est recueilli devant les 592 stèles des soldats algériens enrolés dans l'armée coloniale et morts pour la France. Environ 20.000 Algériens avaient pris part à cette bataille qui avait duré 300 jours. Des milliers d'entre eux avaient péri et ceux identifiés (592) avaient été enterrés à Verdun. Todeschini, qui a accompagné le ministre algérien à Verdun, a rappelé que "beaucoup de soldats venus d'Algérie sont morts lors de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale pour notre liberté, la liberté de la France, la liberté de l'Europe aujourd'hui". En visite de travail de trois jours qui prendra fin jeudi par un entretien avec le président de l'Assemblée française, Claude Bartolone, le ministre des Moudjahidine a eu des rencontres mardi avec le secrétaire d'Etat français chargé des Anciens combattants et de la Mémoire et le président du Sénat, Gérard Larcher. Il aura également, jeudi, des pourparlers avec le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Le ministre des Moudjahidine a affirmé mardi, qu'il est "grand temps" pour les deux pays de traiter tous les dossiers liés à la question de la mémoire commune et de les prendre "sérieusement" en charge et en "toute responsabilité". "Il est grand temps pour nous de traiter tous les dossiers liés à la question de la mémoire commune et les prendre sérieusement en charge en toute responsabilité", a déclaré le ministre à la presse à l'issue de son entretien avec le secrétaire d'Etat français, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini, révélant qu'il a pu constater "une réaction positive" de la partie française. Il a ajouté qu'aujourd'hui, une "forte volonté" existait des deux pays, (...) pour régler toutes questions restées en suspens, soutenant que la France et l'Algérie doivent se baser sur la question de la mémoire, par le biais d'une "lecture responsable", pour "construire l'avenir des générations actuelles et prochaines et au profit des deux peuples et des deux pays". "Ma visite s'inscrit dans le cadre de l'instauration de la confiance entre les deux pays. Vous savez tous que les relations algéro-françaises connaissent un développement visible et sensible dans les domaines politique, économique, industriel, commercial et culturel. Il ne restait cependant que la question de mémoire qui pourrait nuire à l'image des solides relations entre les deux pays", a-t-il précisé.