Une deuxième opération de jumelage a été lancée, jeudi à Alger, entre la Direction générale des impôts (DGI) et la Direction générale française des finances publiques (DGFIP) dans le cadre de la poursuite de la modernisation de l'administration fiscale algérienne. Deuxième du genre après celui conclu en 2011 entre ces deux administrations fiscales, ce jumelage s'étalera sur la période 2016-2017 avec un budget de 1,4 million d'euros alloué par l'Union européenne (UE). Il s'agira du renforcement de la gestion des ressources humaines, l'amélioration de la performance, la professionnalisation du contrôle interne et l'application d'une nouvelle stratégie du recouvrement qui s'appuiera sur un cadre juridique rénové et un guide de procédures actualisé, a précisé le directeur du commerce extérieur auprès du ministère du Commerce, Lyes Ferroukhi, lors de la cérémonie de ce jumelage. Intitulé "Appui à la Direction Générale des Impôts (DGI) pour l'amélioration de ses performances", ce jumelage est géré par le ministère du Commerce et financé par l'UE par le biais du Programme d'appui à la mise en oeuvre de l'accord d'association (P3A) entre l'Algérie et l'UE. Le premier jumelage DGI-DGFIP avait ciblé l'amélioration des relations de l'administration fiscale avec les contribuables, une meilleure organisation des procédures relatives aux impôts indirects et celles relatives au contrôle fiscal, l'allègement des procédures contentieuses et la réduction des délais de traitement. "Personnellement, je suis très sensible aux opérations de jumelage, car ce sont des montages intelligents qui accompagnent le développement et la croissance en Algérie", a considéré le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa. De son côté, l'ambassadeur de France à Alger, Bernard Emié, a estimé qu'un tel jumelage fournissait à l'Algérie des outils supplémentaires de diversification de son économie dans un contexte de chute des prix de pétrole, en relevant "la solidarité de l'Union européenne (et de la France) avec l'Algérie qui ne se dément et ne se démentira pas". "Notre coopération avec l'Algérie est excellente et très dense dans le domaine financier et économique, nous sommes un pays qui investit et qui fait confiance à l'économie algérienne et à ses perspectives de développement et de diversification", a déclaré M. Emié à la presse en marge de la cérémonie. Le P3A a consacré 76 millions d'euros pour l'appui de plusieurs administrations et secteurs économiques en Algérie entre 2009 et 2018, selon le représentant du ministère du Commerce. Ainsi, 10 millions d'euros ont été consacrés pour la période 2009-2011, et 30 millions d'euros pour 2012-2013 ainsi que 36 millions d'euros pour la période 2014-2018. Sur cette enveloppe globale, 5 millions d'euros ont été alloués à l'amélioration de la gestion des finances publiques, a-t-il rappelé. La représentante du Chef de la délégation de l'Union Européenne à Alger, Mme Navarro Manuela, a, pour sa part, rappelé qu'une trentaine d'opérations de jumelage en Algérie ont déjà été mises en place par l'UE alors qu'une dizaine d'autres le seront d'ici à la fin 2016. Elle a également annoncé la signature prochaine d'un nouveau programme d'appui et de modernisation du ministère des Finances qui s'étalera sur quatre (4) ans. A rappeler qu'avec la chute continue des cours de pétrole et ses répercussions néfastes sur les finances du pays, les autorités publiques tiennent plus que jamais à diversifier les sources de financement en améliorant, entre autres, le rendement de la fiscalité ordinaire. Cette démarche d'optimisation des ressources devrait permettre à la fiscalité ordinaire de couvrir, en 2016, l'équivalent de 110% de la masse salariale estimée à 2.700 milliards de DA et 60% des dépenses de fonctionnement, inversant ainsi la situation des années précédentes où la fiscalité pétrolière couvrait plus que la moitié des dépenses courantes.