Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a choisi de conférer au projet de révision de la Constitution un "caractère consensuel" et une "approche globale" avec une "large consultation sans aucune exclusion", a indiqué dimanche à Alger le Premier ministre Abdelmalek Sellal. "Le Président Bouteflika a choisi de conférer à ce projet de révision de la Constitution un caractère consensuel et une approche globale avec une large consultation sans aucune exclusion et ce, en impliquant et en associant l'ensemble des acteurs politiques et sociaux", a affirmé M. Sellal lors de la présentation du projet de révision de la Constitution. Intervenant à l'ouverture de la séance plénière du Parlement réuni en session extraordinaire consacrée au vote de ce projet, le Premier ministre a précisé que la révision de la Constitution est venue "concrétiser l'engagement pris par le président Bouteflika devant le peuple algérien dans le cadre des réformes politiques qu'il avait initiées", ajoutant que ce projet "répond aux aspirations du peuple et s'inscrit en droite ligne avec les grandes mutations qu'a connues la société algérienne". Les amendements de la Constitution "ont pour objectif la consolidation et le renforcement de l'identité nationale, la protection des droits de l'homme, l'approfondissement de la démocratie, ainsi que le renforcement des fondements de l'Etat de droit et l'indépendance de la justice", a-t-il dit. Qualifiant le projet de révision d'"ambitieux" et de "prometteur", M. Sellal a estimé qu'il s'agit d'un "jour historique" pour l'Algérie. Pour le Premier ministre, ce projet permettra d'"immuniser" le pays contre les bouleversements politiques et les menaces qui guettent sa sécurité nationale. S'adressant aux parlementaires, appelés à se prononcer sur le vote de ce projet, le Premier ministre a relevé que "l'Histoire retiendra que vous avez contribué, en toute liberté, dans le renouveau de la République auquel aspire l'Algérie" Sellal explique les principaux amendements dans le nouveau texte Dans la présentation de la philosophie du projet de révision de la Constitution, M. Sellal a mis l'accent sur la consolidation de l'unité nationale, rappelant à cet effet que le nouveau texte a élevé Tamazight au rang de langue nationale et officielle avec création de l'Académie algérienne de la langue amazighe, placée auprès du président de la République. Le Premier ministre a relevé dans ce sens que le préambule de la Constitution a été enrichi pour constituer "une partie intégrante du texte fondamental et une référence de la même valeur que les stipulations constitutionnelles". Concernant les autres amendements apportés au préambule, ils visent, selon M. Sellal, à "consolider les composantes de l'identité nationale que sont l'islam, l'arabité et l'amazighité, à même de renforcer l'unité nationale". Le Premier ministre est revenu aussi sur les principaux amendements, notamment la valorisation du rôle joué par l'Armée de libération nationale (ALN) et le Front de libération nationale (FLN) pour le recouvrement de la souveraineté nationale, ainsi que les vertus de la réconciliation nationale pour le rétablissement de la paix et de la sécurité. En vue de la consolidation de la démocratie, la nouvelle Constitution énonce que l'alternance démocratique par la voie des urnes sera confortée à travers la réélection du président de la République une seule fois, a indiqué M. Sellal, précisant que cette disposition est exclue de toute révision constitutionnelle. Pour ce qui est du renforcement des libertés démocratiques, il a expliqué que le projet relève que la liberté de manifestation pacifique et la liberté de la presse sont garanties, ainsi que le droit d'accès à l'information et données et la garantie de leur circulation. Le Premier ministre a évoqué, en outre, la place accordée à l'opposition dans ce projet, soulignant que celle-ci sera renforcée, car le nouveau texte stipule que l'opposition parlementaire pourra désormais saisir le Conseil constitutionnel sur les lois votées par le Parlement. Le pouvoir législatif et son contrôle sur le gouvernement est également renforcé dans la nouvelle Constitution, qui indique que la majorité parlementaire sera consultée par le président de la République pour la nomination du Premier ministre et que le recours aux ordonnances présidentielles est limité aux seuls cas d'urgence durant les vacances parlementaires, a encore rappelé M. Sellal. Concernant les dispositions destinées à conforter la crédibilité et la régularité des élections, il a souligné que le projet de révision constitutionnelle énonce la mise en place d'une Haute instance indépendante de surveillance des élections. Au chapitre du renforcement de l'Etat de droit, M. Sellal a indiqué que l'enrichissement des droits et libertés individuels et collectifs et le renforcement de l'indépendance de la justice sont mentionnés dans le nouveau texte. A propos des améliorations organisationnelles et fonctionnelles de certaines institutions, le projet institue, au niveau du Parlement, la sanction du nomadisme politique par la perte du mandat parlementaire, l'instauration d'une session annuelle unique de dix mois, la primauté du Conseil de la nation dans l'examen des projets de lois relatifs à l'organisation territoriale, à l'aménagement du territoire et au découpage territorial, a conclu M. Sellal dans son intervention.