Les 28 dirigeants européens tiennent, jeudi à Bruxelles, un sommet "crucial" pour l'avenir du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne (UE), sur fond de divergences « difficiles à surmonter» qui rendent la conclusion d'un accord lors de ce rendez-vous "pas garantie". Mercredi soir, le président du Conseil européen, Donald Tusk, reconnaissait qu' « il n'y a pas de garantie» que l'UE parvienne à un accord avec le Royaume-Uni pour éviter un « Brexit». « Après les consultations que j'ai menées ces dernières heures, je dois reconnaître franchement qu'il n'y a toujours pas de garantie que nous parviendrons à un accord", a-t-il averti dans une lettre d'invitation pour le sommet de jeudi et vendredi, adressée aux 28 dirigeants de l'Union. Le président du Conseil européen a relevé l'existence de « divergences» sur certains points politiques « difficiles à surmonter», appelant les dirigeants européens à « rester constructifs». Cependant, même si le Président de la Commission européenne Jean Claude Juncker se veut optimiste et exclut toute sortie du Royaume-Uni du bloc des 28, il n'en demeure pas moins que le débat est brûlant et les négociations se corsent davantage. Le président du Parlement européen, Martin Schulz a prévenu mardi qu'il ne pouvait pas garantir que l'accord qui sera conclu, soit entériné par son institution. Parmi les trois principales revendications du Royaume-Uni, qui concernent les allocations des migrants, la gouvernance économique et l'union toujours plus étroite des pays européens, les deux premiers points sont ceux qui posent le plus de problèmes aux pays du groupe Visegrad et à la France. Tout en souhaitant le maintien du Royaume-Uni dans l'UE, les pays du Groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie) ont exigé des explications sur le versement de prestations sociales aux travailleurs immigrés originaires d'autres pays de l'UE, que les britanniques veulent supprimer. La France, quant à elle, ne semble pas prête à signer le document proposé par Donald Tusk, et qui accorde un certain nombre de concessions supplémentaires au Royaume-Uni. Les banques françaises ont dénoncé les propositions actuellement sur la table, qui fourniraient des avantages aux banques britanniques, selon elles. La Fédération bancaire française craint pour « l'intégrité du marché intérieur et l'égalité de concurrence entre acteurs financiers». Mercredi, la chancelière allemande, Angela Merkel a apporté un soutien inattendu au Premier ministre britannique David Cameron. « Tout comme David Cameron, je considère aussi comme nécessaire que nous, au sein de l'UE, en fassions plus sur la compétitivité, la transparence et la bureaucratie", a-t-elle déclaré devant le Parlement allemand. Merkel estime que « de nombreux points sont justifiés et compréhensibles", y compris sur la question controversée des allocations sociales. "Il est évident que chaque pays membre doit pouvoir protéger son système social contre les abus", a estimé la chancelière, appuyant la demande du Premier ministre britannique sur la suppression des aides sociales aux travailleurs étrangers. Reconduit en mai dernier, le Premier ministre britannique veut renégocier les relations entre Londres et l'UE sur quatre points (législation/souveraineté, relations entre pays membres et non membres de la zone euro, compétitivité, immigration) avant de poser par référendum la question du maintien de la Grande-Bretagne au sein de l'UE.