L'axe de la RN1 traversant la wilaya de Djelfa du Nord au Sud, sur une distance de plus de 190km, constitue le plus grand point noir de la région en matière d'accidents meurtriers de la circulation. Selon des bilans élaborés par les services spécialisés, dont la Gendarmerie nationale et la Protection civile de la wilaya, la RN 1 a été le théâtre de 426 accidents de la circulation, en 2015, soit un taux de 32,03 % du nombre d'accidents survenus à travers l'ensemble du réseau routier de Djelfa. Ces accidents ont causé la mort de 56 personnes et des blessures à 691 autres, selon des chiffres fournis par la Protection civile. Selon la même source, ces accidents meurtriers sont survenus au niveau de points noirs réputés de la RN1, situés notamment sur le territoire de la localité d'Ain Ouessara et Gueltet Stel, sur l'axe de cette route traversant la commune de Bouirete Lehdab, ainsi qu'au niveau des lieu-dits Ras Errih et Ain Roumia, dans le Sud de la wilaya, de l'axe de cette même route reliant Djelfa à Laghouat. Le dédoublement de voie, un besoin urgent Pour de nombreux usagers de la RN1, le dédoublement de cette route constitue désormais un besoin urgent, dont la satisfaction est susceptible d'instaurer une meilleure fluidité du trafic sur cet axe stratégique de la circulation routière, reliant le Nord au Sud du pays. Mustapha, un automobiliste empruntant régulièrement cet axe routier pour se rendre à Alger, lieu de son travail, a estimé que de nombreux problèmes sont causés par le fait que cette voie soit à sens unique. Ceci d'autant plus, a-t-il confié l'APS, qu'elle est empruntée par des poids lourds transportant du sable, à l'origine de gros problèmes de circulation, outre le fait que ces poids lourds causent une dégradation extrême de la chaussée à cause de leur surcharge, en l'absence d'appareils de mesure de celle-ci. Un autre usager de cette route a, quant à lui, appelé à l'accélération des travaux du dédoublement de la voie reliant Hassi Bahbah et Ain Ouessara, sur 40 km, au niveau des points noirs notamment, tout en soulignant qu'il ne s'agit que d'un avis personnel, car il "n'est pas au fait de l'aspect technique du projet". Le projet de dédoublement de voie, une priorité pour la wilaya Le wali de Djelfa, Abdelkader Djelaoui, avait à maintes fois souligné, lors de visites d'inspection du chantier des projets de dédoublement de la RN1, l'"importance extrême" de cet axe routier, considéré comme un trait d'union entre le Nord et le Sud du pays, le classant comme étant la "première des priorités de la wilaya". Il a fait savoir, à titre indicatif, que ces projets ont été dotés de sommes "colossales", destinées notamment à la réalisation d'un dédoublement de l'axe Ain Ouessara (au nord de Djelfa)-Boughezoul (Médéa), sur 34 km, alors qu'un autre dédoublement reliera Ain Ouessara à Hassi Bahbah, sur 40 km. Un troisième projet de dédoublement similaire est prévu au sud de la wilaya, afin de relier Djelfa et Laghouat, sur une distance de 64 km, et ce, pour une enveloppe de 19 milliards de DA, a ajouté le même responsable. La prévention routière encore faible La sensibilisation aux dangers de la route demeure faible à Djelfa, comparativement au nombre alarmant de victimes causées par le terrorisme routier. L'opération se réduit aux campagnes de prévention, lancées périodiquement, par les services de la Protection civile, de la Police et de la Gendarmerie nationale, particulièrement sur les ondes de la Radio locale, considérée comme un partenaire non négligeable dans cette action. Ces efforts demeurent néanmoins "insuffisants" pour les spécialistes du domaine, qui en appellent à une extension de cette action pour englober les écoles, mais aussi les mosquées de la wilaya, dont les imams doivent s'impliquer avec un "discours religieux franc, dénonçant clairement le terrorisme routier, qui fauche la vie humaine". D'aucuns estiment que cet effort est primordial, car le facteur humain est à l'origine de 80 % des accidents de la route, selon les chiffres fournis par la Gendarmerie nationale, indiquant que 187 accidents enregistrés, en 2015, ont pour origine l'excès de vitesse, au moment où 66 ont été causés par le dépassement dangereux, 25 par des passants et 16 par le non respect de la distance de sécurité réglementaire.