Trois sépultures musulmanes datant de plusieurs époques ont été découvertes à Nîmes (sud de la France) par des chercheurs de l'Institut français de recherches archéologiques préventives (Inrap), ont rapporté vendredi des médias français. Trois squelettes, placés sur le côté et orientés vers la direction de La Mecque, qui ont été découverts dans des fouilles menées préalablement à la construction d'un parking souterrain à Nîmes, constituent des indices de la présence de musulmans en France au début du Moyen-Age, corroborant les informations faisant état d'une présence musulmane à Nîmes dès 720. Les chercheurs ont indiqué que les tombes font partie d'un groupe de vingt (20) sépultures découvertes au cours des fouilles, datant de plusieurs époques, des VIIe au XVIe siècles. L'Inrap a précisé, dans un communiqué, que "la position du corps, la tête orientée vers la Mecque comme le dépôt direct dans une fosse sont des caractéristiques évoquant les rites musulmans". Les chercheurs ont procédé, suite à cette découverte, à une analyse paléogénétique qui a déterminé l'origine des trois individus qui seraient des Nord-Africains. Sur la base de ces premiers indices, ils ont émis l'hypothèse qu'il s'agirait de soldats berbères enrôlés dans l'armée omeyyade pendant l'expansion arabe en Afrique du Nord. Pour Jean-Yves Breuil, archéologue à l'Inrap, l'hypothèse de soldats est "la plus logique", puisqu'il s'agit des "premiers groupes musulmans arrivés en Europe", dans le cadre de la conquête. "Il y a des tombes musulmanes du XIIe siècle à Marseille et à Montpellier", a ajouté Jean-Yves Breuil au quotidien le Monde, mais celles de Nîmes sont les "plus anciennes qu'on ait jamais trouvées". L'archéologue pousse plus loin sa réflexion en faisant remarquer que ces trois hommes ont été enterrés par d'autres "qui connaissaient parfaitement le rite musulman", ce qui signifie, poursuit-il, qu'il y avait au moins un petit groupe, qui est resté quelques années à Nîmes. Les sépultures ont été trouvées à l'intérieur de la ville antique, près d'un chemin médiéval et à une dizaine de mètres de tombes chrétiennes. Ce qui pousse les chercheurs à émettre l'hypothèse qu'un rapport de cohabitation a pu s'instaurer avec la population locale.