La fin des fouilles archéologiques entreprises au niveau de la place des Martyrs à Alger se solderont par des résultats scientifiques d'ici mars 2017, suivis d'une riche documentation. Le chantier de l'emplacement de la future station de métro et du musée, placé sous la direction du ministère de la Culture en collaboration avec l'Office national de gestion et d'exploitation des biens culturels protégés (OGEBC), ainsi que du Centre national de recherche archéologique (CNRA), dont l'origine remonte à l'année 2009, date des premiers sondages, a nécessité également l'expertise de l'Institut national de recherches archéologiques préventives français (INRAP). Lors d'un point de presse animé au forum d'El Moudjahid à Alger, le directeur du Centre de recherches archéologiques, Farid Ighilahriz, est revenu sur les résultats préliminaires de la fouille archéologique préventive de la place des Martyrs et le contexte de muséalisation. L'orateur rappelle que les fouilles archéologiques ont été entamées en 2013 et qu'elles sont actuellement en phase d'interprétation. La date des résultats scientifiques sera connue d'ici mars 2017 avec notamment la mise en place d'une documentation scientifique avec une version vulgarisée, tous supports confondus. Le conférencier indique que c'est la première fois en Algérie qu'un chantier de fouilles s'étale sur une période de 27 mois de travaux avec un planning et une collaboration conditionnée par la réalisation d'un projet de développement en milieu urbain. Ainsi, en exhumant les vestiges conservés sur une superficie de 3250 m2 avec une profondeur de 7 m, les archéologues vont s'atteler à écrire 2000 ans d'histoire de ce légendaire quartier central d'Alger. Il a été ainsi exhumé deux rues dallées nord-sud, une basilique paléochrétienne datant du Ve siècle avec des mosaïques polychromes, 71 tombes ayant servi à plusieurs inhumations avec 64 sépultures d'adultes et 48 individus immatures du VIIe siècle. Il a été également découvert une fontaine ainsi que les restes de Beit El Mal et de la moquée Es Sayida datant de l'époque ottomane. En outre, des aménagements de l'époque berbéro-islamique sont visibles, dont des ateliers de ferronnerie et des boutiques. L'orateur estime que les fouilles entreprises à la place des Martyrs ont nécessité une somme de 700 millions de dinars. De son côté, le directeur de l'Office national de gestion et exploitation des biens culturels, Abdelouahab Zekagh, a affirmé qu'un appel d'offres a été lancé pour l'aménagement d'un musée de site intégré à la station de métro. Pour la circonstance, sept bureaux d'études d'architecture ont été retenus. Selon lui, ce projet de métro-musée a été inspiré des expériences italiennes et grecques. Pour Farid Ighilahriz, l'aménagement d'un musée de site intégré à la station de métro est une opportunité unique pour le grand public, notamment les usagers du métro pour prendre connaissance de l'histoire ancienne d'Alger et s'approprier de son passé.
