L'analyse de la situation mondiale en matière de trafic de drogues et de stupéfiants fait état de l'augmentation de ce commerce illicite qui touche l'ensemble des continents, aggravé par un taux de criminalité de plus en plus élevé, selon le rapport de l'année 2015 publié par l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS). La région d'Amérique centrale et des Caraïbes demeure un "important fournisseur" de cannabis et une zone de transit de la cocaïne à destination de l'Amérique du Nord et de l'Europe, note le rapport de l'OICS, un organe indépendant chargé de surveiller l'application des conventions internationales des Nations Unies relatives au contrôle des drogues. Le document a relevé que la région est "toujours touchée par le trafic de drogues et les violences liées à la drogue", soulignant que son taux de criminalité est "un des plus élevés au monde". Il en est de même pour l'Amérique du Nord qui, selon le rapport, a enregistré "les taux de mortalité liée à la drogue les plus élevés au monde, notamment un nombre de plus en plus important de décès accidentels par surdose". "L'abus largement répandu de cannabis aux Etats-Unis d'Amérique et au Canada a de plus en plus de conséquences sur la santé et la sécurité publique", a déploré encore l'OICS dans son rapport. Pour ce qui est la culture du cocaïer en Colombie, elle a augmenté de l'ordre de 44%, relève le rapport, précisant que "cette augmentation a rompu avec les baisses des années précédentes, alors que la culture du cocaïer a de nouveau diminué en Bolivie et au Pérou". S'agissant de l'Asie de l'Est et du Sud-Est, les stimulants de type amphétamine, notamment méthamphétamine, demeurent "la plus grosse menace" liée aux drogues qui pèse sur cette région, a souligné le document, ajoutant que l'apparition de nouvelles substances psychoactives suscite en outre "la plus vive inquiétude". Le même document note, concernant l'Asie du Sud, que l'augmentation de la fabrication illicite, du trafic et de l'abus de méthamphétamine ainsi que le détournement et l'abus des préparations pharmaceutiques contenant des stupéfiants et des substances psychotropes, figurent toujours parmi les principaux problèmes liés aux drogues. "Dans certains pays, les situations de conflit et d'insécurité ainsi que les déplacements massifs de populations qui en découlent au sein et en dehors de l'Asie occidentale, offrent aux groupes criminels organisés de nombreuses occasions de se livrer au trafic de drogues et sont particulièrement propices à l'augmentation de l'abus", note encore le rapport de l'OICS. Concernant l'Europe occidentale et centrale, le nombre de nouvelles substances psychoactives identifiées a continué de croître en 2014, relève le document, ajoutant qu'en Europe de l'Est et du Sud-Est, "les taux de consommation de drogues par injection sont presque cinq fois plus élevés que la moyenne mondiale". S'agissant de l'Océanie, cette région s'emploie à "promouvoir" les opérations conjointes et les contrôles aux frontières, du fait de la "vulnérabilité de la région face à l'abus et au trafic de drogues, notamment de stimulants de type amphétamine", selon le rapport de l'OICS. Pour ce qui est du continent africain, l'Afrique de l'Est en tant que zone de transit pour l'héroïne afghane a entraîné une augmentation de l'abus d'opiacés dans la sous région. L'Afrique de l'Ouest est aussi l'une des sources des stimulants de type amphétamine qui parviennent de l'Asie, ajoute le rapport de l'OICS. Toujours concernant l'Afrique, le rapport note que le Maroc demeure l'un des plus gros producteurs de résine de cannabis et reste l'un des principaux pays d'où provient la résine acheminée clandestinement vers l'Europe", soulignant que ce pays "faisait partie, ces dix dernières années, des trois pays les plus fréquemment cités comme source ou zone de transit de la résine saisie au monde".