L'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS), dans son rapport publié récemment, a considéré que l'Afrique est l'une des principales plaques tournantes du trafic de drogues et une des «principales zones» de transit. Selon la même source, l'Afrique de l'Est sert de plus en plus de «plaque tournante» pour le trafic d'héroïne afghane à destination de l'Europe. «L'importance de l'Afrique comme zone de transit de l'héroïne afghane à destination de l'Europe et d'autres régions s'est affirmée, comme en témoigne l'augmentation des saisies signalées ces dernières années par certains pays africains, notamment en Afrique de l'Est», est-il relevé dans le rapport. Le document note aussi que «l'intensification du trafic de drogue s'accompagne non seulement d'une augmentation de l'usage illicite, mais aussi d'un surcroît d'activité des groupes criminels organisés». «En Afrique de l'Ouest et du Centre, la criminalité organisée continue de générer un coût socioéconomique du fait de l'augmentation du trafic de drogues et de la toxicomanie, mais aussi du fait de la concentration des richesses et du pouvoir entre les mains d'un nombre relativement faible de criminels fortement armés», déplore l'OICS dans son rapport. Concernant la consommation de drogues en Afrique et malgré l'insuffisance de données sur l'abus de stupéfiants dans le continent, le document relève que la prévalence annuelle de l'usage de cannabis demeure élevée avec 7,5% des personnes âgées de 15 à 64 ans, avec un niveau représentant près du double de la moyenne mondiale (39%). Cette prévalence est particulièrement forte en Afrique de l'Ouest et du Centre avec un taux de 12,4%, précise le document, ajoutant qu'en Afrique, le cannabis serait la principale substance à l'origine des demandes de traitement de toxicomanie. Le document note en outre que l'héroïne reste la deuxième des drogues les plus consommées dans le continent après le cannabis. «La prévalence annuelle de l'usage de cocaïne en Afrique, estimée à 0,4%, reste du même ordre que celle qui prévaut dans le monde entier», est-il mentionné dans le rapport de l'OICS. S'agissent les précurseurs chimiques, l'Afrique reste «vulnérable» à ce genre de trafic, précisant que les principaux précurseurs sont l'éphédrine et la pseudoéphédrine, substances utilisées pour la fabrication illicite de stimulants de type amphétamine.