L'ONG belge de développement et d'aide humanitaire, Oxfam-Solidarité internationale, a exprimé son inquiétude quant à la réduction des aides humanitaires au profit des réfugiés dans les camps de réfugiés sahraouis, tirant la sonnette d'alarme face à la détérioration de la situation de la population sahraouie en détresse. "Je ne peux pas comprendre l'attitude de la communauté des donateurs et le service d'aide humanitaire de la commission de l'Union européenne (ECHO) ayant réduit l'aide (aux réfugiés sahraouis)", s'est interrogé le directeur d'Oxfam Belgique, Stefaan Declercq dans une déclaration au journal EUobserver. L'agence européenne d'aide humanitaire, ECHO, a dans le passé contribué avec 10 millions euros par an pour subvenir aux besoins des réfugiés, mais certaines sources de l'UE ont annoncé que le don sera ramené à 9 millions euros à partir de 2016, a rappelé le journal. Pourtant, la Commission européenne a souligné que les populations sahraouies vivant dans les camps de réfugiés dépendent entièrement de l'aide étrangère, les qualifiant comme étant les "plus vulnérables" aux coupures de l'aide humanitaire, a écrit, par ailleurs, l'EUobserver. Plusieurs milliers de personnes ont été affectées le mois d'octobre dernier par les inondations engendrant des dégâts considérables dans les camps notamment la destruction de plusieurs maisons. A cet effet, le ministre de la Défense sahraoui et l'un des responsables du Front Polisario, Abdalahi Lehbib Balal, a pressé la communauté internationale à réagir et venir en aide à cette population qui vit dans un environnement difficile. "Il est temps pour la communauté internationale et l'Organisation des Nations Unies de prendre au sérieux le conflit", a alerté le ministre sahraoui, cité par le journal, sans écarter l'éventuelle reprise des armes pour continuer le combat libérateur au Sahara occidental occupé. Pour sa part, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Ould-Salek, cité également par l'EUobserver, a indiqué que "si l'ONU ne peut pas assumer ses responsabilités et si le Maroc reste intransigeant, nous allons continuer avec la lutte armée". "Les gens qui se battent pour les valeurs et les principes doivent être attentifs aux conditions dans lesquelles nous vivons", a ajouté Ould Salek. Il est à rappeler que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a annoncé lors de sa visite dans les camps des réfugiés sahraouis la reprise prochaine des tournées de son Envoyé personnel, Christopher Ross, pour relancer les pourparlers entre l'occupant marocain et le Front Polisario en vue d'aboutir à "une solution politique juste, durable et acceptable fondée sur l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental". M. Ban a également annoncé la tenue d'une réunion des donateurs durant laquelle il appellera à accorder plus de fonds et d'aides au profit des réfugiés sahraouis.