Les attentats meurtriers ayant fait des morts en Côte d'Ivoire et en Turquie ont suscitaient lundi une vague de condamnation et d'indignation à travers le monde, rassurant Ankara et Abidjan du soutien de la communauté internationale dans cette épreuve douloureuse. La Côte d'Ivoire a été la cible dimanche d'un attentat terroriste qui a fait au moins 16 morts, dont 14 civils et deux soldats des forces spéciales, dans la station balnéaire très populaire de Grand-Bassam, le premier de ce type dans le pays. Ville historique et ancienne capitale de la Côte d'Ivoire sur la côte du Golfe de Guinée, Grand-Bassam abrite plusieurs hôtels fréquentés par une clientèle d'expatriés. Par ailleurs, pour la deuxième fois en moins d'un mois, un attentat à la voiture piégée, imputé par un responsable turc à une militante du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit), ensanglante la Turquie et fait au moins 36 morts et 71 blessés. Les réactions ont été nombreuses dimanche soir et lundi après que les capitales ivoirienne et turque ont été frappées par deux attentats meurtriers. Parmi les premiers pays à avoir réagi, l'Algérie a condamné "fermement" l'attaque terroriste "lâche et meurtrière qui a ciblé dimanche des innocents sur la plage de Grand-Bassam en Côte d'Ivoire", exprimant également sa condamnation dans "les termes les plus forts" de l'attentat terroriste, survenu dans le centre d'Ankara en Turquie. Pour sa part, la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma a "fermement condamné" ces attaques terroristes "ignobles" et "lâches", selon un communiqué de l'UA. Tout en condamnant ces actes, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a promis son soutien aux autorités ivoiriennes dans leur recherche de leurs auteurs. Les Etats Unis ont aussi condamné les attaques "terroristes" perpétrées contre trois hôtels de la cité balnéaire de Grand-Bassam. Un communiqué du porte-parole du département d'Etat américain John Kirby a indiqué que Washington se tient aux côtés de la Côte d'Ivoire, un "partenaire régional important" des Etats Unis. Par ailleurs, le gouvernement jordanien a condamné par la voix de son ministre d'Etat chargé des Affaires de l'information, Mohamed Moumeni, "dans les termes les plus fermes" les deux attentats ayant frappé Ankara et Abidjan, exprimant le soutien de la Jordanie aux deux pays dans leur lutte contre le terrorisme. ** Mises en garde contre de nouveaux attentats Nul n'est en mesure d'anticiper sur le futur. Désormais la peur peut se déplacer n'importe où dans le monde. Des analystes ont lancé des mises en garde contre d'éventuelles attaques terroristes dans le monde. Il y a une semaine, les forces de sécurité du Brésil ont mis en garde contre d'éventuelles attaques terroristes pendant les Jeux Olympiques de Rio de Janeiro en août prochain. Les autorités locales se préoccupent du comportement des "radicaux" durant les Jeux et du manque d'expérience dans la lutte contre le terrorisme, avait déclaré le directeur du Département anti-terroriste, Luiz Sallaberry. "Pour cette raison, la menace est un peu élevée pour les Jeux Olympiques", a affirmé M. Sallaberry, indiquant qu'il existe des Brésiliens radicaux. Selon le responsable anti-terroriste, les terroristes d'autres pays pourraient aussi venir au Brésil, légalement ou illégalement, avec des centaines de milliers d'étrangers qui viennent pour les Jeux. Du côté de Londres, le chef de la section antiterroriste de la police britannique, Mark Rowley, avait vers le début du mois mis en garde contre la possibilité de nouvelles attaques "spectaculaires" par le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI/Daech). "Nous voyons désormais un groupe terroriste qui a l'ambition de commettre des attaques énormes et spectaculaires", a-t-il ajouté. Auparavant, et quelques jours avant qu'un groupe terroriste ne tente, lundi, 7 mars à l'aube, de prendre d'assaut la caserne militaire de Ben Guerdane à Médenine (un ville du sud de la Tunisie), l'expert en sécurité, le tunisien Mazen Cherif, avait mis en garde contre la "stratégie de distraction" adoptée par les terroristes et "qui consiste à effectuer des petites opérations dans des régions lointaines, avant de perpétrer des grandes attaques dans le centre des grandes villes". Il a, à ce propos, rappelé le cas de la décapitation du berger Mabrouk Soltani, qui a été suivie par l'opération terroriste qui a visé le bus de la sécurité présidentielle, en plein centre ville de Tunis.