L'opposition syrienne modérée réclame d'être associée aux pourparlers de Genève 3, au moment où l'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie Staffan de Mistoura doit rencontrer jeudi la principale formation d'opposition (HCN) qui veut être le seul interlocuteur de l'ONU aux pourparlers. Cette délégation de l'opposition tolérée a été reçue pour la première fois mercredi soir par l'émissaire de l'ONU. Elle est vivement contestée par l'opposition réunie au sein du Haut comité des négociations (HCN) qui rassemble des représentants politiques et des groupes armés et dénie toute légitimité à l'opposition syrienne tolérée sur le terrain. "Nous sommes ici en tant que négociateurs", a affirmé Randa Kassis, opposante laïque et co-présidente de l'opposition tolérée, à l'issue de leur rencontre avec l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura. Contrairement au HCN, qui exige le départ du président syrien Bachar al-Assad au moment où démarrera la transition politique, l'opposition syrienne modérée prône "un dialogue sans condition préalable et la recherche du consensus". Les pourparlers de paix, qui ont débuté lundi, dans la capitale suisse dans le but de trouver une solution politique au conflit en Syrie qui a fait plus de 270.000 morts en cinq ans, se déroulent selon un format dit de "proximité", le médiateur de l'ONU recevant l'une après l'autre les délégations du gouvernement syrien et de l'opposition. L'ONU s'est fixé pour objectif de mettre en place d'ici six mois un organe de transition doté de tous les pouvoirs à Damas et d'organiser des élections législatives et présidentielle dans les 12 mois suivants. Le retrait des forces militaires russes de Syrie vient à point nommé L'invitation adressée au groupe de l'opposition syrienne tolérée intervient alors que le président russe Vladimir Poutine avait annoncé, à la surprise générale, un retrait partiel de son dispositif militaire en Syrie. M. Poutine avait déclaré lundi que la tâche de ses forces armées en Syrie avait été "globalement accomplie" et ordonné le retrait de la majeure partie du contingent russe. Les premiers pilotes et leurs avions avaient quitté mardi la base aérienne de Hmeimim, dans le nord-ouest de la Syrie, et étaient arrivés en Russie sous l'ovation de leurs proches et avec les félicitations des responsables militaires. Un deuxième groupe est arrivé mercredi. La Russie va achever le retrait du gros de son contingent de Syrie, d'ici "deux à trois jours", a annoncé jeudi le commandant des forces aériennes russes, Viktor Bondarev. "Je pense que tout sera fini très rapidement (...). D'ici deux à trois jours, nous aurons exécuté la mission fixée" par Vladimir Poutine et le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a déclaré le général Bondarev au quotidien populaire Komsomolskaïa pravda. Il s'agit notamment du retrait d'avions et d'hélicoptères, a-t-il ajouté. La Russie avait déployé une cinquantaine de bombardiers, avions d'attaque au sol et hélicoptères en Syrie qui ont effectué des milliers de raids aériens. La Russie garde toutefois des installations et des hommes sur place, notamment sur la base aérienne de Hmeimim, pour surveiller le respect du cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 février, et pour continuer de frapper des "objectifs terroristes" en Syrie. Moscou procédait depuis le 30 septembre à des frappes aériennes en Syrie en soutien aux forces Syrienne.