Fin n Le retrait du gros du contingent russe de Syrie a été ordonné par le président Vladimir Poutine. «Je pense que tout sera fini très rapidement (...). D'ici deux à trois jours, nous aurons exécuté la mission fixée» par Vladimir Poutine et le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a déclaré le général Bondarev au quotidien populaire Komsomolskaïa pravda. Il s'agit notamment du retrait d'avions et d'hélicoptères, a-t-il ajouté, en refusant de préciser combien d'aéronefs rentraient en Russie et combien restaient déployés en Syrie. La Russie avait déployé une cinquantaine de bombardiers, avions d'attaque au sol et hélicoptères en Syrie qui ont effectué des milliers de raids aériens. Le chef de l'Etat russe avait annoncé lundi soir, à la surprise générale, que la tâche de ses forces armées en Syrie avait été «globalement accomplie» et ordonné le retrait de la majeure partie du contingent russe. Un premier groupe de bombardiers Soukhoï-34 et d'avions de transport Tupolev-154 transportant des militaires et des équipements avait quitté mardi dernier, la base aérienne de Hmeymim en Syrie pour la Russie, confirmant le retrait partiel des troupes russes annoncé lundi par le président Vladimir Poutine. La force de frappe déployée par Moscou sur sa base aérienne était constituée d'une cinquantaine d'avions, dont différents modèles de Soukhoï, et d'hélicoptères d'attaque Mi-8 et Mi-24. En Russie, la chaîne de télévision Rossiya 24 avait diffusé des images montrant des militaires affectés sur cette base chargeant des équipements dans des avions de transport Iliouchine-76. Un deuxième groupe est arrivé mercredi. Malgré ce retrait des troupes déployées l'automne dernier, la Russie conservera en Syrie des forces navales à sa base de Tartous et des forces aériennes à sa base de Hmeymim, situées toutes deux dans la province de Lattaquié. La Russie garde toutefois des installations et des hommes sur place, notamment sur la base aérienne de Hmeimim, pour surveiller le respect du cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 février, et pour continuer de frapper des «objectifs terroristes» en Syrie. Mais pourquoi cette décision de Poutine de retirer une partie de ses troupes de Syrie où elles sont engagées dans des frappes aériennes depuis, le 30 septembre 2015 ? Pour Bruno Tertrais, spécialiste en géopolitique, le retrait des troupes russes en Syrie est un pied de nez aux Etats-Unis. Selon lui, cette décision du président russe n'est pas motivée par le coût trop élevé des opérations militaires. «L'effort militaire russe en Syrie représente à peu près 1 milliard de dollars par an (900 millions d'euros), c'est tout à fait supportable», rappelle Bruno Tertrais. Lui y voit plutôt un message envoyé au président américain, Barack Obama, qui avait prédit l'enlisement de la Russie dans ce conflit. «Poutine coupe l'herbe sous le pied des Américains, il lui répond qu'il peut se retirer quand il le veut», a-t-il explicité.