Contre toute attente, la Russie a annoncé, lundi dernier, le retrait de la majeure partie de son contingent militaire, déployé en Syrie depuis le 30 septembre. Une décision prise par Moscou au moment où a débuté à Genève un nouveau cycle de négociations entre des représentants du régime de Damas et de l'opposition. Un round qui s'annonce serré étant donné la complexité de la situation due au nombre d'intervenants dans ce pays. Selon le ministère russe de la Défense, un premier groupe d'avions de transport et de bombardiers russes s'est envolé, hier, de la base aérienne de Hmeimim vers la Russie. Néanmoins, pour permettre la surveillance de la trêve entrée en vigueur le 27 février, les Russes conservent sur le territoire syrien un site de maintenance de vols. L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a estimé, hier, que le retrait partiel russe du pays était un « développement positif », et a espéré que cette opération aurait un impact positif sur les négociations de Genève. « L'annonce, par le président Poutine, le jour même du début de cette ronde de pourparlers intra-syriens à Genève, est un développement significatif qui, nous l'espérons, aura un impact positif sur l'état d'avancement des négociations à Genève visant à trouver une solution politique au conflit syrien et une transition politique pacifique dans le pays », a déclaré le diplomate. Ces déclarations confirment l'objectif visé par Moscou, qui estime que la mission pour laquelle les forces armées russes ont été appelées, a été globalement accomplie. Les responsables russes jugent que l'heure est aux efforts diplomatiques. Selon l'ambassadeur russe à l'ONU, Vitali Tchourkine, « ce retrait s'explique par la volonté de Moscou de promouvoir un règlement politique du conflit syrien ». « Cette décision montre notre profond engagement en faveur d'un processus politique. Notre diplomatie a reçu comme instructions d'intensifier nos efforts pour aboutir à un règlement politique en Syrie », a-t-il expliqué, rappelant que « nous sommes en mode politique, en mode de cessation des hostilités ». Moscou accule, à travers cette décision, toutes les parties au conflit, particulièrement les acteurs étrangers intervenant dans ce pays. Elle présente ce retrait comme une victoire politique qui évitera l'enlisement et favorisera le processus de paix. Le Conseil de sécurité a jugé positive cette annonce. « Nous avons pris note de la décision de la Russie de commencer le retrait d'une partie de ses forces (...), c'est une bonne chose. Nous considérons tous que c'est positif », a déclaré son président, l'ambassadeur angolais Ismael Gaspar Martins.