Le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international, Jean-Marc Ayrault a affirmé, mardi à Alger, qu'il y avait "urgence" à l'installation d'un gouvernement libyen d'union nationale, soulignant qu'il y avait une situation "dangereuse" et "c'est par la voie politique que nous souhaitons l'aborder". "Il y a urgence à ce que ce gouvernement soit installé, c'est la ligne de la France et je crois que c'est celle de l'Algérie. Sur bien de sujets nous avons des approches communes", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointement animée avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra. Il a ajouté que la situation en Libye était "extrêmement dangereuse", mais c'est "par la voie politique que nous souhaitons l'aborder", soulignant que "c'est pourquoi nous soutenons la constitution d'un gouvernement d'union nationale, à sa tête Faiz Serraj, qui est prêt et souhaite installer son gouvernement à Tripoli, et que sa sécurité soit assurée, non pas de l'extérieur, mais par un accord qui doit être trouvé sur place". "A partir de là, nous pourrons mettre en ouvre avec la Libye, une solution lui permettant de se réconcilier, de se reconstruire et de maîtriser ce danger qui nous guette et qui guette les puissances de la région, c'est à dire la progression de Daech (groupe terroriste)", a souligné l'ancien Premier ministre français. Pour le chef de la diplomatie française, il ne s'agit pas de recommencer des initiatives qui "n'apportent pas de solutions durables", mais qui "au contraire créent un état de chaos et de désordre qui est préjudiciable au peuple libyen d'abord, première victime, mais aussi qui permet la progression de groupes terroristes comme Daech et qui menace tous les Etats de la région". Le parlement libyen légal siégeant à Tobrouk a reporté lundi, faute de quorum, une séance initialement consacrée au vote de confiance en faveur du gouvernement d'union nationale proposé par le Conseil présidentiel, dirigé par Serradj, ont rapporté des médias. Le gouvernement, mis en place à la suite d'un accord politique signé fin 2015 sous l'égide de l'ONU, par des députés des deux parlements rivaux, n'a pour l'instant aucun pouvoir.