L'Algérie et la France ont réaffirmé, à l'issue de la 3ème session du Comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) leur "volonté de hisser" le partenariat économique et industriel entre l'Algérie et la France au niveau d'"excellence" de leurs relations politiques. Cette session, à laquelle ont pris part plusieurs membres des deux gouvernements, a été l'occasion pour les deux parties de dresser un bilan des progrès réalisés dans la feuille de route bilatérale retenue lors de la deuxième session du CIHN, tenue en décembre 2014, à Paris, et de dégager de nouvelles perspectives de coopération dans l'ensemble des domaines, à même de hisser la relation bilatérale à un partenariat d'exception que les deux parties ambitionnent de construire. Les deux parties ont réitéré leur volonté de poursuivre la construction de ce partenariat, dans une logique de coproduction et en soutenant les investissements croisés, vecteurs essentiels pour le développement des liens économiques et favoriser par la même occasion, le transfert de savoir-faire et de technologie ainsi qu'à travers la montée en puissance de nouveaux projets de partenariats productifs dans d'autres secteurs qui seront identifiés d'un commun accord. Elles ont également marqué leur volonté d'approfondir leur partenariat dans des secteurs stratégiques pour la diversification de l'économie algérienne comme pour le développement de leurs échanges, dans les domaines ciblés tels que le secteur minier, les transports, les infrastructures, la santé, la mécanique et l'agroalimentaire ainsi que la sous-traitance. Les relations algéro-françaises ont enregistré un saut qualitatif Par ailleurs, les deux Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Manuel Valls, ont estimé que les relations entre les deux pays ont enregistré un "saut qualitatif". M. Sellal a indiqué que "les relations bilatérales, ont enregistré, depuis la fin 2012, un saut qualitatif extrêmement important, notre réunion est exceptionnelle". Il a ajouté que sur le plan politique, les relations "sont exceptionnelles, comme dans le domaine de la sécurité et nous avons constaté que nous avions la même vision ainsi que la même analyse des choses en ce qui concerne la situation dans les pays voisins", soulignant que la France avait enregistré avec "satisfaction" le rôle que jouait l'Algérie pour la restauration de la sécurité dans les pays du Sahel. Pour sa part, M. Valls a expliqué que la relation entre l'Algérie et la France était faite de "franchise, de sincérité et de vision commune" sur bien des sujets. "Nous sommes tournés résolument vers l'avenir et nous sommes convaincus que cette relation est vraiment exceptionnelle", a déclaré M. Valls, exprimant dans ce sens, ses "plus grands respects" au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour le rôle "essentiel" qu'il a joué avec le président François Hollande dans cette relation. Sahara occidental: règlement juste et durable S'agissant de la question du Sahara occidental, M. Sellal, a réitéré, le soutien de l'Algérie à "un règlement juste et durable du conflit du Sahara Occidental, basé sur une solution politique mutuellement acceptable pour permettre l'autodétermination du peuple sahraoui". "Je ne saurai terminer mon propos sans rappeler avec insistance le drame que vit le peuple sahraoui empêché depuis plus de quarante années de décider librement de son destin", a-t-il déclaré. "Nous avons également abordé le sujet du Sahara occidental et nous avons réaffirmé la position algérienne à cet égard, à savoir la légalité internationale, l'exécution des décisions des Nations unis", a-t-il affirmé, ajoutant que "nous avons également constaté une certaine compréhension de la part de la France de la position algérienne à ce sujet". Concernant la lutte contre le terrorisme, M. Sellal a soutenu que c'était un "fléau qui affecte aujourd'hui les civilisations, nos civilisations", précisant que l'Algérie "a toujours lutté contre le terrorisme, sans toutefois faire d'amalgame entre le terrorisme et l'Islam". "Il n'y a pas de relation ou de lien entre l'Islam et le terrorisme. Nous devons tous coopérer pour lutter contre ce fléau, nous devons encourager les pays à adopter des plans et des projets pour restaurer la sécurité et lutter contre la haine, car c'est la haine qui nourrit le terrorisme et les terroristes", a-t-il observé. Sahel: volonté commune faire face aux différentes menaces S'agissant du Sahel, l'Algérie et la France ont exprimé, leur volonté de faire face aux différentes menaces, notamment terroristes, dans la bande sahélo-saharienne. Les deux parties, préoccupées par le contexte géopolitique et la situation sécuritaire qui prévaut au niveau de la bande sahélo-saharienne, "ont affiché leur volonté de faire face aux différentes menaces, notamment terroristes. Pour la Libye, les deux pays continueront à appuyer le processus politique dans ce pays, "seule solution à même d'apporter la stabilité", et estiment que l'arrivée à Tripoli du Premier ministre libyen et des membres du conseil présidentiel représente une "évolution positive". Alger et Paris, qui se sont félicitées des "avancées" dans la mise en œuvre de l'Accord politique libyen, signé le 17 décembre 2015, ont souligné que l'arrivée à Tripoli du Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj et de membres du Conseil présidentiel représente une "évolution positive pour la Libye". Concernant le Mali, l'Algérie et la France ont noté avec "satisfaction" l'évolution "positive" du processus de paix au Mali et souligné la nécessité de la mise en œuvre "diligente et intégrale" de l'Accord, issu du processus d'Alger, avec l'appui politique, technique et financier de la communauté internationale. Les deux parties ont exprimé leur "préoccupation" à l'égard des "retards" pris dans l'application de l'Accord et ont appelé les parties à "s'engager pleinement et de bonne foi et à assumer leurs responsabilités respectives dans un esprit de coopération et en toute sincérité, en vue de la concrétisation des engagements auxquels elles ont souscrit". Le CIHN est un cadre mis en place à la faveur de la Déclaration d'Alger sur l'amitié et la coopération entre l'Algérie et la France, signée en décembre 2012, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue français, François Hollande, à l'issue de la visite d'Etat en Algérie de ce dernier.