La réunion des producteurs de pétrole Opep et non-Opep, prévue le 17 avril à Doha (Qatar), est "cruciale", a affirmé, lundi à Alger, le ministre de l'Energie, Salah Khebri, qui a estimé qu'un accord consensuel pour geler la production permettrait au marché pétrolier de se raffermir progressivement. "La réunion du 17 avril a pour objectif de se mettre d'accord pour geler la production à son niveau de janvier 2016. C'est une réunion cruciale, car si tous les pays (...) sont d'accord pour geler leur production, cela va permettre au marché de se raffermir progressivement", a déclaré M. Khebri à la presse en marge d'une rencontre sur les carburants. Selon le ministre, les cours de pétrole pourraient se stabiliser, au moins, autour des 40 dollars si les pays producteurs de pétrole, qu'ils soient membres ou non de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), s'engageront à maintenir leur production au niveau de celle de janvier 2016. "Si tous ces pays s'engagent à ce qu'ils n'augmentent pas leur production, cela donnera un signal fort au marché pour que les prix se stabilisent au moins autour de 40 dollars le baril", a-t-il avancé. Il a, dans ce sens, observé que rien que l'annonce de la tenue de cette réunion a fait remonter progressivement les cours au-dessus de 40 dollars le baril. Selon lui, si la réunion de Doha parviendra à aboutir à un accord de gel accepté par tous les producteurs, ce sera déjà un premier pas lequel était "inespéré" il y a quelques mois de cela. S'agissant de la réaction attendue du marché à un éventuel accord de gel, le ministre a indiqué qu'il faudrait observer cette réaction pendant les six prochains mois. "Il y a un monitoring du marché qui se fera dans les six mois à venir, et des décisions ultérieures seront prises" en fonction de la situation du marché, selon lui. Quant à la possibilité d'aller vers une réduction de la production pour soutenir les cours, M. Khebri a rappelé que plusieurs pays producteurs n'avaient pas accepté cette option. "Les pays (producteurs) ne veulent pas réduire leur production. Nous avons déjà demandé une baisse de production, mais des pays ne le veulent pas dont notamment ceux qui ne sont pas membres de l'Opep et à leur tête la Russie", a noté le ministre. Il a, toutefois, émis le souhait que la demande mondiale puisse contribuer à stabiliser le marché en puisant dans l'excédent de l'offre en vue de soutenir les cours. Interrogé par l'APS sur la position de l'Iran qui refuse d'adhérer à un éventuel accord de gel, M. Khebri a considéré que la réunion du Doha était, justement, destinée à "rapprocher" les positions des pays producteurs et à atténuer les divergences. L'objet de la réunion de Doha "est de rapprocher tous les points de vue. Chaque pays a des préoccupations, des justificatifs. Nous les étudierons ensemble et nous sortirons, j'espère, avec un consensus qui arrange tout le monde", a-t-il souhaité.