"L'éradication de l'insécurité induite par la propagation du terrorisme dans la région du Sahel est tributaire d'une stratégie global basée sur une bonne gouvernance, des modèles intégrés de développement économique et des reformes dans les méthodes éducatives adaptées aux spécificités des pays de la région", a affirmé l'expert et consultant international mauritanien Sylli Gandega. Dans un entretien accordé à l'hebdomadaire francophone mauritanien "Le Caleme", M.Gandega a affirmé que "la sécurité ne peut en aucune manière être séparée du développement". Consultant international et ancien ministre mauritanien du Développement rural durant la Transition 2005/2007, M. Gandega a indiqué que la sécurité ne peut en aucune manière être séparée du développement dans la région du Sahel devenue un foyer pour le terrorisme qui prend de plus en plus d'ampleur. Selon cet expert international, la lutte contre le terrorisme transnational nécessitait la conception par les pays du Sahel de leur propre modèle économique à travers l'adoption d'une politique économique qui repose sur l'encouragement des industries de transformation de leurs richesses naturelles, l'élaboration d'une politique d'industrialisation pensée et maîtrisée tout en œuvrant à la diversification de leurs économies et échanges commerciaux avec l'extérieur. Tout ceci ne peut se faire, a-t-il ajouté, sans une bonne gouvernance qui va bien au-delà de la tenue régulière d'élections, soulignant l'importance de la mobilisation de tous contre toute forme de marginalisation et d'inégalité qui alimentent le terrorisme. M. Gandega a plaidé pour la réforme des politiques et programmes d'enseignement qui doivent être soumis à une évaluation périodique couvrant tous les segments du savoir, y compris le savoir religieux. Ce dernier doit rester, a-t-il préconisé, absolument malékite, comme il l'a toujours été dans l'espace sahélien. L'expert a également plaidé pour la recherche de solutions exogènes et complémentaires à celles des pays sahéliens avec pour condition sine qua none, le respect de la souveraineté, non seulement, territoriale, mais aussi économique et culturelle de ces pays. Ceci nécessite, a-t-il ajouté, une "forme de gouvernance vertueuse", au niveau international.