OUZOU- La célébration du 36ème anniversaire du printemps Amazigh (20 avril 1980) a été marquée, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, par l'organisation de trois marches pacifiques, a-t-on constaté. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a été le premier à battre le pavé pour revendiquer "l'officialisation effective de Tamazight". Parmi les manifestants, un millier qui se sont ébranlés du campus universitaire Hasnaoua I, ont emprunté la rue Lamali Ahmed pour rejoindre la placette du musée ou s'est terminée la marche, figuraient des cadres du parti dont son ex président Saïd Saadi. L'actuel leader de cette formation politique, Mohcine Belabbès, également présent à cette manifestation, a rappelé, lors d'une prise de parole, que son parti organise annuellement la traditionnelle marche du 20 avril pour "revendiquer l'officialisation de Tamazight". "Cette année, nous sommes ici pour réitérer cette revendication et exiger son officialisation effective et réelle pour qu'elle soit une langue de l'Etat et une constante nationale", a-t-il martelé, appelant les jeunes de la région à l'union et à la consolidation des rangs pour poursuivre le combat pour la cause identitaire, entamé en 1980. Le président du RCD et d'autres intervenants tel que le président de l'APC de Tizi Ouzou et le président du bureau régional du parti, ont rendu hommage aux militants du mouvement de 1980 ainsi qu'aux martyrs du "printemps noir" de 2001. Alors que les marcheurs du RCD avaient rejoint la rue Lamali Ahmed, un petit groupe d'une cinquantaine de manifestants a entamé une marche suivant le même itinéraire. Il s'agit d'un groupe de supporters de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), club phare de la région, qui ont initié cette marche pour "célébrer le Printemps berbère" et "rendre hommage aux martyrs de ce combat pour la reconnaissance de l'identité Amazighe pleine et entière, notamment à travers la consécration de Tamazight langue nationale et officielle", ont déclaré des organisateurs à l'APS. Le Mouvement séparatiste MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie, non agréé) a été le dernier à prendre le départ, toujours du portail du campus universitaire Hasnaoua I. Les marcheurs devaient rejoindre, eux aussi, la placette du musée avant de décider subitement de changer d'itinéraire. Ils se sont alors engouffrés dans la trémie du carrefour Djurdjura, pour rejoindre la placette située en contrebas du stade du 1er novembre où un meeting a été improvisé. L'ensemble des participants à ces trois marches se sont dispersés dans le calme, a-t-on constaté.