Le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, a lancé jeudi depuis Bruxelles un "appel pressant" au Conseil de sécurité de l'ONU pour rétablir la pleine autorité de la Mission des Nations unis pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), exhortant l'Union européenne à "assumer ses responsabilités" envers le peuple sahraoui. "Le gouvernement de la République sahraouie et le Front Polisario, lancent un appel pressant au Conseil de sécurité de l'ONU afin de rétablir la Minurso dans la plénitude de sa mission avec toutes ses composantes civiles et militaires au Sahara occidental", a déclaré M. Ould Salek lors d'une conférence de presse au Parlement européen. L'expulsion de la composante civile de la Minurso par le Maroc, a-t-il poursuivi, "ouvre la voie à l'escalade et menace très sérieusement le processus de décolonisation engagé par l'ONU au Sahara Occidental". Le ministre sahraoui des Affaires étrangères a estimé que le Conseil de sécurité doit "arrêter une date et un calendrier précis" pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination, un objectif pour lequel la mission onusienne (Minurso) a été créée". "Le Conseil de sécurité est devenu une partie du problème. C'est de l'intérieur du Conseil de sécurité que la France bloque le processus", a-t-il avancé. Rappelant que le Maroc et l'UE sont liés par des accords de partenariat et d'association, M. Ould Salek a lancé un appel à l'UE pour "assumer ses responsabilités" en obligeant le royaume du Maroc qui occupe par la force militaire le Sahara occidental, à se conformer à la légalité internationale. "Non seulement l'UE est dans l'obligation de respecter la charte des Nations unies, mais aussi elle a le devoir d'aider le peuple sahraoui à jouir de sa liberté", a-t-il estimé, appelant l'UE à cesser sa politique de "deux poids, deux mesures". Selon M. Ould Salek, le Maroc poursuit sa politique d'occupation et d'agression au Sahara occidental "avec la complicité de la France et de l'Espagne". "L'UE doit oeuvrer pour que la paix et la stabilité s'installent dans cette région importante et proche de l'UE et pour que le Maroc ne bénéficie plus de l'impunité", a-t-il encore ajouté. Pour le ministre sahraoui, le temps est venu pour que le peuple du Sahara occidental exerce son droit inaliénable à l'autodétermination sans plus tarder, comme le prévoit le plan du règlement signé par le Front Polisario et le royaume du Maroc en 1991 sous l'égide de l'ONU et pour lequel la Minurso a été mise en place. "25 ans après la mise en place de la Minurso, force est de constater que le référendum n'a pas eu lieu à cause de l'intransigeance du Maroc et sa volonté de revenir sur ses engagements, violant la légalité internationale", a-t-il déploré, dénonçant les "violations répétées" des droits de l'homme dans les territoires occupés et "l'exploitation illégale" des richesses naturelles du Sahara occidental. Le règlement du conflit du Sahara occidental bute sur la mauvaise foi du Maroc, qui constitue "le principal obstacle" à la résolution du conflit depuis 2007, a dit le ministre sahraoui. "Tout le monde sait que le Maroc représente depuis 2007 l'obstacle principal. Il ne veut pas négocier une solution qui garantisse le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, sachant que cette solution passerait par l'expression libre du peuple sahraoui. Le Maroc ne veut pas négocier, mais imposer, il ne veut pas avancer vers la paix, il essaye de gagner du temps ce qui, malheureusement, va se retourner contre lui", a-t-il prévenu.