Le Conseil de sécurité des Nations unies recevra mardi l'envoyé spécial de la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) pour le Sahara occidental, Joakim Alberto Chissano, pour discuter des derniers développements survenus dans les territoires sahraouis occupés. La réunion qui va se tenir à la demande du Conseil de paix et de sécurité de l'UA sera consacrée à l'examen du statu quo qui prévaut actuellement au Sahara occidental, selon la note de l'Angola, membre du Conseil de sécurité qui a travaillé pour assurer une réponse positive à cette demande. Cette session offrira l'occasion à Alberto Chissano, ancien président du Mozambique, pour informer les membres du Conseil de sécurité sur les efforts qu'il déploie en tant qu'émissaire de l'UA pour le règlement du conflit du Sahara occidental. La rencontre vise à promouvoir la transparence dans les discussions sur le conflit sahraoui et à approfondir le débat sur le maintien de la paix et la sécurité en Afrique notamment au Sahara occidental, selon le même document. Le briefing se tiendra mardi après midi malgré les pressions exercées par la France, l'Egypte et le Sénégal sur l'Angola pour la ramener à refuser la demande du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA, a indiqué à l'APS, Ahmed Boukhari, le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU. Ces trois pays avaient déjà réussi à saborder l'année dernière la rencontre de M. Chissano avec les membres du Conseil de sécurité. M. Boukhari s'est dit "satisfait de l'engagement de l'UA en faveur de la question sahraouie et de sa position constante à l'égard de la décolonisation du Sahara occidental". Il a rappelé à ce propos que l'Union africaine a été co-auteur du plan de paix de 1991 endossé par le Conseil de sécurité, qui a permis d'instituer le mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MINURSO) dans les territoires occupés. "L'UA a toute la base légale et légitime pour continuer à être associée à ce processus", malgré les tentatives du Maroc et de ses alliés visant à l'empêcher de jouer un rôle dans le règlement de ce conflit, a soutenu M. Boukhari. La note de l'Angola a souligné à ce titre que le Conseil de paix et de sécurité de l'UA est le principal partenaire du Conseil de sécurité de l'ONU pour toutes les questions liées à la paix et à la sécurité en Afrique. Le 6 avril dernier, le Conseil de paix et de sécurité de l'UA avait exprimé sa préoccupation quant à l'absence de progrès dans le processus de paix au Sahara occidental, en appelant le Conseil de sécurité de l'ONU à assumer ses responsabilités envers la décolonisation du Sahara occidental. L'absence de progrès vers un règlement du différend sur le statut du Sahara occidental a été également soulignée dans le dernier rapport du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qui a mis en garde contre les risques pesant sur la sécurité dans la région après les mesures de rétorsion prises par le Maroc contre la Minurso. Inscrit depuis 1966 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et peuples coloniaux, le Sahara occidental et la dernière colonie en Afrique, occupée depuis 1975 par le Maroc, soutenu par la France.