Le verdict dans l'affaire de diffamation opposant Mme Louisa Hanoune, Secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) au journal Ennahar, sera prononcé le 15 juin, a annoncé mercredi le président du tribunal correctionnel de Bir Mourad Rais (Alger). Le président du tribunal, le juge Hamid Bourezgue a annoncé, après avoir écouté les plaidoiries des deux parties, la date du 15 juin pour le verdict. Le parquet a, de son côté, demandé une amende de 50.000 dinars au profit de Mme Hanoune qui a porté plainte pour diffamation contre ce journal. La partie civile a demandé pour sa part un dinar symbolique et la publication du jugement à la Une du journal Ennahar et dans trois autres journaux (El Khabar, Liberté et El Watan). Mme Hanoune a déposé, pour rappel, plainte contre le journal Ennahar et le journaliste auteur de l'article paru le 24 décembre 2015 dans lequel est fait état de biens que détiendrait de façon "illégale" la SG du PT et des proches à elle dans l'est du pays. L'article en question "reproche" aussi à Mme Hanoune sa "mainmise" sur le Parti des travailleurs ainsi qu'un pouvoir qu'elle aurait exercé sur des walis. Intervenant lors du procès, elle a estimé que les accusations contenues dans la publication sont "infondées", s'interrogeant sur les "raisons qui ont poussé le journal à m'attaquer de cette manière d'autant plus que nous entretenons auparavant des rapports marqués par le respect". Me Mokrane Ait Larbi, avocat de Mme Hanoune, a relevé que l'article contenait une "atteinte à la dignité des personnes", qui ne peut nullement être justifiée par "la liberté d'expression que nous défendons dans le respect de la loi". Pour sa part, le journaliste d'Ennahar, Billal Kebache, rappelé à l'ordre à maintes reprises par le président du tribunal en lui demandant de "baisser le ton", a défendu son "enquête" soutenant que celle-ci "ne touchait pas à la dignité" de Mme Hanoune. Son avocat, Me Hadji Ahmed, a plaidé "la protection de la source", estimant que la SG du PT "aurait du faire un droit de réponse". A la sortie du tribunal, Mme Louisa a déclaré qu'elle a déposé plainte "dans un esprit de lutte contre toute forme de dérapage et de lutte pour la liberté d'expression que nous défendons depuis toujours", regrettant que "l'Autorité de régulation de l'audiovisuel ne soit pas encore installée". Elle a indiqué qu'elle a déposé une autre plainte contre la chaîne de télévision du même groupe sur laquelle la justice va statuer le 28 juin.