Le ministre des Affaires étrangères de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Salem Ould Salek, a révélé dimanche que la première séance du procès en appel de la décision de la Cour de justice européenne (CJUE) relative à l'annulation de l'accord agricole UE-Maroc se tiendra le 19 juillet prochain, ajoutant que la CJUE devra faire face à une dure épreuve pour affirmer sa crédibilité. Lors d'une conférence de presse animée dimanche à Alger au siège de l'ambassade de la RASD à Alger, M. Ould Salek a précisé qu'après avoir rendu publique la décision de la CJUE portant annulation de l'accord de libéralisation réciproque des produits agricoles et de pêche entre l'UE et le Maroc en raison de l'application dudit accord au Sahara occidental, "le Maroc et des pays européens, dont la France ont vite fait pression sur la CJUE pour revenir sur sa décision". S'agissant de la séance du procès en appel, le responsable sahraoui a fait savoir que "la première séance aura lieu le 19 juillet prochain et sera consacrée aux plaidoyers", faisant remarquer que pour ce qui est du Sahara occidental, l'appel revêt un "caractère politique et non juridique". Selon l'intervenant, tout porte à croire que la France a exercé des pressions sur des pays européens, notamment l'Espagne, le Portugal, la Belgique et l'Allemagne pour les convaincre de faire appel de la décision de la CJUE. La Cour européenne est aujourd'hui face à une dure épreuve: celle de prouver son indépendance, a-t-il souligné. Lors de la conférence de presse, le ministre sahraoui délégué chargé de l'Europe, Mohamed Sidati a estimé que la décision de la Cour de justice de l'UE (CJUE) est un acquis pour la question du Sahara occidental, d'autant plus qu'elle ne reconnaît pas la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. M. Sidati a indiqué que l'annulation, le 10 décembre, de l'accord de libéralisation réciproque des produits agricoles entre l'UE et le Maroc constitue "un rejet de toute prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental".