Le ministre sahraoui délégué pour l'Europe, Mohamed Sidati, a lancé hier, de Bruxelles, un appel de soutien à l'Union européenne pour l'application effective et des dernières décisions de l'ONU qui pourvoient à l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental. L'appel de Mohamed Sidati, rapporté par l'APS, était formulé par une lettre adressée à la Haute représentante de l'UE aux Affaires étrangères et la politique de sécurité, Federica Mogherini, par laquelle il a demandé aux instances de l'UE de «saisir l'occasion de la venue sur le terrain du secrétaire général des Nations unies pour soutenir l'exigence de la mise en application effective des résolutions de l'ONU énonçant le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui». Mohamed Sidati a exhorté, à ce titre, l'UE à «ne pas faire crédit à la propagande de Rabat, dont le dessein est de nier le peuple sahraoui, de réduire encore les moyens de subsistance de ses réfugiés, et de faire obstruction au processus de paix mis en place par l'ONU». Selon M. Sidati, également membre de la direction du Front de Polisario, «la stabilité et la paix dans la région sont au prix d'une résolution juste du conflit du Sahara Occidental, une résolution qui respecte et garantisse les droits et la liberté du peuple sahraoui». Le ministre sahraoui a souligné d'autre part que «l'annulation de l'accord de libéralisation réciproque UE-Maroc en matière de produits agricoles transformés, de poissons et de produits de la pêche le 10 décembre dernier par la Cour de justice de l'UE au motif qu'il inclut le territoire sahraoui, constitue un rejet de toute prétention marocaine à la souveraineté sur le Sahara Occidental» ; il a estimé aussi que «l'Europe ne doit pas permettre au royaume marocain d'agir dans l'impunité, ni céder à ses pressions grossières». «Plutôt que faire obstacle aux décisions de la Cour de justice de l'UE, il faut les mettre en application en excluant désormais le Sahara Occidental de tout accord entre l'UE et le Maroc.» Il a poursuivi : «L'Union européenne, liée par un partenariat privilégié avec le Maroc, ce dernier a une forte obligation celles de respecter et de faire respecter les droits du peuple sahraoui quand elle signe des accords avec le royaume chérifien.» Mohamed Sidati a tenu à rappeler dans sa lettre à la chef de la diplomatie européenne qu'«il est établi que le Sahara Occidental est un territoire non autonome, que son peuple doit pouvoir librement disposer de lui-même, et que tant que cette autodétermination n'est pas réalisée, un pays illégalement occupant comme le Maroc ne dispose d'aucun droit d'exploiter ses richesses naturelles ou autres».