L'impact du jeûne sur la santé de ceux qui l'observent, notamment les malades chroniques, est le principal thème d'une série de conférences ouvertes au public mercredi par le Centre hospitalo-universitaire Nédir Mohamed de Tizi Ouzou. Intervenant à l'ouverture de ce cycle de conférences destinées aux professionnels de la santé, à la presse et aux citoyens, le DG de cet établissement hospitalier, le Pr. Ziri Abes, a expliqué que "ces conférences suivies de débats ouvertes à la population ont pour but la prévention de certaines maladies et d'éventuelles complications qui peuvent représenter un réel danger sur la santé des malades chroniques qui observent le jeûne". Le Pr. Ziri a relevé que depuis le début du mois de ramadan "les patients admis au service des urgences du CHU de Tizi-Ouzou sont ceux-là mêmes qui ont négligé leurs traitements ou qui n'ont pas pris toutes les précautions requises par rapport à leurs maladies durant la période de jeûne". Ce cycle de conférences a été inauguré mercredi par deux communications l'une relative à l'hypertension artérielle (HTA) animée par le Pr. Kichou Smail, et l'autre sur les accidents vasculaires cérébraux (AVC) présentée par el Pr Daoudi Brahim. Ces deux spécialistes ont mis en exergue les conduites à suivre pour un jeûne sans danger sur la santé du malade, et cité des cas où jeûner est strictement interdit car pouvant être fatal pour le patient. Le Pr Daoudi a souligné que "l'impératif du jeûne n'est pas obligatoire dès lors qu'il met en danger la santé de l'individu". Il a rappelé que durant le mois sacré de Ramadan, l'on constate une modification transitoire du rythme de vie marquée par le changement des habitudes alimentaires et par les modalités thérapeutiques et les professionnels de santé. Les patients se trouvent confrontés à des problèmes de prise en charge. Le jeûne entraîne une importante modification du métabolisme. Toutefois des études ont démontré que jeûner ne modifie pas la prévalence des AVC pendant le mois de ramadan durant lequel il n'a pas été enregistré d'augmentation du nombre de cas. A contrario, le jeûne intermittent améliore la plasticité cérébrale, et une amélioration de la revascularisation selon une étude publié en 2014, a indiqué le PR. Daoudi. Ce dernier qui a indiqué qu'en Algérie une moyenne de 60 000 personnes sont victimes d'un AVC et dont un tiers décèdent, a toutefois mis en garde contre le risque de déshydratation qui peut être mortel, d'où l'importance, a-t-il dit, de bien s'hydrater durant la période allant du f'tour au s'hour. La qualité du sommeil est aussi à prendre en compte. "Dormir peu et mal est aussi un autre facteur aggravant de plusieurs maladies", a-t-il insisté. Le Pr. Kichou qui a abordé l'HTA a révélé que 30% des patients sont traités à tort pour une hyper tension. Il s'agit de cas dont la pression artérielle a été calculée chez un médecin. Il a invité les patients à respecter leur traitement et à mieux adhérer aux recommandations de leur médecin traitant et surtout de ne pas arrêter la prise de médicaments ce qui peut être très dangereux pour eux. Les patients "doivent donc consulter leurs médecins pour une réadaptation du traitement en modifiant l'horaire de la prise du médicament et en réduisant la dose chez le sujet âgé et vérifier si le patient prend des diurétiques qui favorisent la déshydratation.