Unis) - Le Secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé lundi au Conseil de sécurité de décréter "un embargo immédiat sur les armes" destinées au Soudan du Sud et de nouvelles "sanctions ciblées" contre les fauteurs de troubles qui bloquent le processus de paix. Devant la poursuite des violents combats à Juba, il a aussi exhorté le Conseil à "renforcer la mission de l'ONU au Soudan du Sud" en la dotant en particulier d'hélicoptères de combat. Le Conseil avait invité dimanche les pays de la région à fournir des Casques bleus supplémentaires à la mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss), forte actuellement d'environ 12.000 hommes. En attendant, les pays contributeurs de soldats à la Minuss doivent "tenir bon", a souligné M. Ban, car "tout retrait enverrait un mauvais signal". La mission et ses deux bases dans la capitale sud-soudanaise ont été prises sous le feu croisé des belligérants. Deux Casques bleus chinois ont été tués ainsi qu'un membre civil local de la Minuss, a indiqué M. Ban. Il a souligné que la mission avait "maintenu une posture de protection (..), renforcé les périmètres de sécurité" et effectué quelques patrouilles dans les deux camps et aux alentours. Mais il a déploré que les autorités continuent de restreindre les déplacements des Casques bleus et des humanitaires, et leur a demandé de "lever toutes les restrictions immédiatement". Il a renouvelé son appel pressant aux dirigeants sud-soudanais rivaux, le président Salva Kiir et l'ex-chef des rebelles Riek Machar, "à faire le maximum immédiatement" pour faire cesser les hostilités. M. Ban a rappelé que les pays du Conseil avaient envisagé dans le passé un embargo sur les armes mais "n'avaient pas pu se mettre d'accord". Selon des diplomates, la Russie et la Chine étaient réticents à imposer un embargo ou même de nouvelles sanctions. Il est désormais temps pour le Conseil "d'agir immédiatement" et de "renforcer l'action de l'ONU", a-t-il affirmé. La capitale sud-soudanaise Juba a été le théâtre lundi, pour le deuxième jour consécutif, de violents combats entre forces loyalistes et ex-rebelles. Juba est le théâtre depuis vendredi de combats violents opposant forces pro-gouvernementales, fidèles au président Salva Kiir, et ex-rebelles, répondant aux ordres du vice-président Riek Machar. Les combats entre les soldats fidèles au président Salva Kiir et les forces du vice-président Riek Machar ont fait ont fait "plus de 300 morts" dans la seule journée de vendredi, selon les médias. Des milliers d'habitants fuyaient dimanche la capitale Juba devant les combats intenses qui se poursuivaient. Dans le cadre d'un fragile accord de paix et de partage du pouvoir signé en août 2015, M. Machar est revenu, avec un fort contingent d'hommes armés, en avril à Juba, où il a été réinstallé vice-président et a formé avec M. Kiir un gouvernement d'union nationale.