La Chine a affirmé mercredi que sa souveraineté territoriale et ses droits et intérêts maritimes ne seront en aucun cas affectés par la décision de la Cour permanente d'arbitrage désavouant mardi Pékin sur ses revendications en mer de Chine méridionale, selon un livre blanc publié mercredi. La Chine "sauvegarde fermement sa souveraineté territoriale et ses droits et intérêts maritimes en mer de Chine méridionale", selon le document. Gardant à l'esprit l'intérêt général de la paix et de la stabilité régionales, la Chine a fait preuve de "grande retenue, est restée engagée à résoudre, de manière pacifique, les différends avec les Philippines en mer de Chine méridionale et a déployé sans relâche des efforts en ce sens", souligne le livre blanc. La Chine a en outre fait entendre mercredi qu'elle déciderait de déclarer ou non une Zone d'identification de la défense aérienne (ZIDA) en mer de Chine méridionale "selon l'ampleur de la menace". "La ZIDA n'est pas une invention chinoise, mais plutôt celle de certaines grandes puissances. Si notre sécurité est menacée, nous avons certainement le droit [de l'instaurer]. Cela dépend de notre évaluation globale", a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Liu Zhenmin lors d'une conférence de presse au Bureau de l'information du Conseil des Affaires d'Etat. Dans sa décision, la Cour permanente d'arbitrage (CPA) de La Haye a jugé que Pékin "a violé les droits souverains des Philippines", que des navires chinois ont commis des "actes illicites" et que certaines zones revendiquées par Pékin "sont comprises" dans les eaux philippines. La Chine affirme sa position de résoudre les différents via les négociations Le gouvernement chinois, dans le livre blanc, a affirmé que "les deux pays (Chine et Philippines) ont tenu de multiples cycles de consultations sur la gestion appropriée des différends en mer et sont parvenus à un consensus sur la résolution des différends par les négociations et consultations, ce qui a été réaffirmé à plusieurs reprises dans nombre de documents bilatéraux. Tout en sauvegardant sa souveraineté territoriale, et ses droits et intérêts maritimes en mer de Chine méridionale, la Chine "adhère à la position de résoudre les différends par des négociations et consultations et de gérer les différends au travers de règles et mécanismes", souligne le document. "Revenir à la table des négociations est le seul moyen de réduire les divergences et de régler les différends", a salué le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Liu Zhenmin. Le nouveau président philippin, Rodrigo Duterte, a déclaré vouloir apaiser les tensions, selon des médias. D'autre part, la Chine est déterminée à maintenir la paix et la stabilité en mer de Chine méridionale avec d'autres pays de la région et à soutenir la liberté de navigation et de survol en mer de Chine méridionale dont jouissent les autres pays en vertu du droit international. "Nous souhaitons travailler avec les pays autour de la mer de Chine méridionale, dont les pays membres de l'ASEAN, respecter la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale (DOC) et maintenir la paix et la stabilité, ainsi que la liberté de navigation et de survol en mer de Chine méridionale", a déclaré le vice-ministre chinois, appelant la partie philippine à revenir à la table des négociations bilatérales. La Chine a exhorté les pays "en dehors de cette région à respecter les efforts déployés par les pays de la région en la matière et à jouer un rôle constructif dans le maintien de la paix et de la stabilité en mer de Chine méridionale". La presse chinoise sous l'émoi après la décision de la CPA La presse et les internautes chinois ont critiqué mercredi la décision d'arbitrage désavouant Pékin sur ses revendications en mer de Chine méridionale. "La Chine rejette la farce de cette décision arbitrale", proclamait en Une le quotidien nationaliste Global Times au-dessus d'une photo du destroyer "Yinchuan" mis en service la veille par la marine chinoise. Sur le réseau social WeChat, beaucoup d'utilisateurs se disaient "choqués" et "blessés", partageant articles de presse visant Manille. Nombre d'internautes critiquaient Washington, qui a appelé Pékin à accepter la décision d'arbitrage en tant que signataire de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) -- arguant que les Etats-Unis ne l'ont pas ratifiée eux-mêmes. La veille, la Cour permanente d'arbitrage de La Haye a estimé que la Chine n'avait pas de "droits historiques" sur la majorité des eaux stratégiques de la mer de Chine méridionale, donnant raison à Manille. Les autorités chinoises ont rappelé que "depuis sa fondation le 1er octobre 1949, la République populaire de Chine défend fermement sa souveraineté territoriale et ses droits et intérêts maritimes en Mer de Chine méridionale". La Chine se fonde sur une délimitation en "neuf pointillés" apparue sur des cartes chinoises datant des années 1940.