Les Etats-Unis ont promis, mardi dernier, une aide de 259 millions de dollars à leurs alliés en Asie du Sud-Est pour la sécurité maritime en mer de Chine méridionale, compte tenu des tensions croissantes avec Pékin qui revendique des territoires disputés. Les Etats-Unis vont s'engager à hauteur de 119 millions de dollars pour cette année financière, et 140 millions de dollars supplémentaires seront alloués pour les 12 mois suivants, a précisé la Maison Blanche dans un communiqué. « Nous augmentons la capacité de sécurité maritime de nos alliés et partenaires pour répondre aux menaces dans les eaux au large de leurs côtes, et pour davantage de sécurité maritime à travers la région », a-t-elle ajouté. Cette promesse de soutien aux Philippines, au Vietnam, à l'Indonésie et à la Malaisie a été annoncée peu après l'arrivée à Manille du président américain, Barack Obama, à la veille de la réunion annuelle du Forum de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec). Les Philippines, l'un des alliés de Washington les plus loyaux en Asie et l'un des plus féroces critiques des actions de Pékin en mer de Chine méridionale, va obtenir la plus importante part de l'aide promise. « Les Etats-Unis sont engagés depuis plus de 70 ans à assurer la sécurité de cette région, nous avons une obligation au titre d'un traité, un engagement à toute épreuve pour la défense de notre allié que sont les Philippines, qui peuvent compter sur les Etats-Unis », a déclaré M. Obama lors d'une visite sur un navire de la marine philippine à Manille. Les Etats-Unis et des pays d'Asie du Sud-Est considèrent les travaux de construction entrepris par Pékin près de l'archipel disputé des Spratleys, en mer de Chine méridionale, comme une menace à la liberté de navigation sur l'une des routes maritimes les plus stratégiques du globe, par laquelle transite, notamment, un tiers des cargaisons mondiales de pétrole. Pékin rejette ces accusations et accuse Washington de s'en servir comme prétexte dans le cadre de sa stratégie de « rééquilibrage » vers l'Asie-Pacifique de sa politique étrangère. La Chine « a le droit et la capacité » de prendre le contrôle d'îles de mer de Chine méridionale occupées par d'autres pays, mais a jusqu'à présent « fait preuve de retenue », a déclaré, hier, Liu Zhenmin, vice-ministre chinois des Affaires étrangères. M. Liu a, par ailleurs, mis en garde contre toute évocation du différend lors du prochain sommet de l'Asie orientale (EAS), en Malaisie. « Nous espérons que (cette réunion) ne débattra pas de la mer de Chine méridionale », a-t-il dit précisant que les querelles territoriales étaient « exagérées par les médias ».