Le renforcement des droits de l'Homme, de la démocratie et de la gouvernance inclusive en Afrique est nécessaire pour prévenir les violences et conflits qui rongent le continent, ont souligné mercredi à Kigali (Rwanda) les participants aux travaux de la 29ème session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africain (UA). Dans un discours à l'ouverture du Conseil, la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini Zuma, a indiqué que pour prévenir les violences et conflits en Afrique, "il faut nécessairement renforcer la démocratie, les droits de l'homme, promouvoir l'unité africaine dans la diversité et la gouvernance inclusive dans tous les pays du continent". "Nous devons tous honorer cet engagement afin de faire taire les armes d'ici 2020 dans le cadre de l'Agenda africain 2063", a-t-elle ajouté, relevant que le thème du sommet de l'UA autour des droits de l'homme "doit inciter à l'action". Elle a appelé, dans ce sens, à "intervenir dans les situations de conflit avant que la violence deviennent ingérable", exhortant les pays africains à "continuer à appliquer l'Agenda 2063 notamment en ce qui concerne le développement économique, social et sécuritaire". "L'unité politique de l'Afrique sera l'aboutissement du processus d'intégration, notamment la libre circulation des personnes, la création d'institutions continentales, l'intégration économique pleine et entière, ainsi que le consensus sur la forme du gouvernement et des institutions au niveau continental", a-t-elle soutenu. De son côté, le secrétaire général adjoint de l'organisation des Nations Unies et secrétaire exécutif de la commission économique pour l'Afrique, Carlos Lopez, a indiqué que "les conditions sont réunies pour définir le cap stratégique de l'Afrique suite à l'approbation de tant de programmes internationaux et africains l'année dernière, comme en témoignent les ambitions de l'Agenda 2063 et son premier plan décennal". Dans le cadre des droits de l'homme, il a souligné "la nécessité d'adopter une approche bien réfléchie et justifiée pour l'Afrique sur la question des migrations". Il a appelé, par ailleurs, le continent africain à "mettre tout en œuvre pour surmonter les défis permanents comme les flux illicites de capitaux, la corruption, l'insuffisante valeur ajoutée ou les progrès limités réalisés au titre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) selon l'évaluation finale". Le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, président du Conseil exécutif de l'UA, a salué, pour sa part, les Etats qui ont pris des mesures "concrètes" allant dans le sens du "respect et de la promotion des droits de l'Homme avec un accent particulier pour les droits de la femme". Il a indiqué, par ailleurs, que la présidence en exercice de l'UA, de concert avec les chefs d'Etat concernés et la présidente de la Commission "s'est engagée dans un processus de rationalisation et d'efficacité de réunions de nos instances supérieures à travers l'allégement de leurs ordres du jour". "C'est dans cet esprit que la présidente de la Commission de l'UA a jugé utile de limiter l'ordre du jour du 27ème sommet à des questions stratégiques, au nombre desquels le financement de l'Union et son budget, les élections et les questions de paix et de sécurité sur le Continent", a-t-il relevé. La 29ème session du Conseil exécutif aura ainsi à examiner le projet de budget 2017, l'examen des rapports du Conseil exécutif et de ses comités et notamment la conclusion de la Retraite de Nairobi sur le financement de l'Union et la revue des progrès enregistrés dans la mise en £uvre du premier plan décennal de l'Agenda 2063. Il y aura aussi une séance d'information de la Commission sur le procès Hussein Habré et la Cour pénale internationale. Le Conseil aura aussi à procéder à l'examen du rapport du Panel ministériel sur les élections des membres de la Commission et l'élection des Commissaires ainsi que l'élection des 4 Juges de la Cour africaine des droits de l'Homme et des peuples (CADHP).