La coordination espagnole des associations solidaires avec le Sahara occidental (CAES) a exigé la "libération de tous les prisonniers politiques sahraouis détenus dans les prisons marocaines" et réitéré son appel à la tenue d'un référendum d'autodétermination pour permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir. La coordination espagnole des associations amies avec le Sahara occidental exige, dans un communiqué publié dimanche sur son site internet, "la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis détenus illégalement dans les prisons marocaines" après la décision récente de la Cour de cassation à Rabat d'accepter un nouveau procès pour ces militants sahraouis des droits de l'Homme qui "ont passé six ans de détention arbitraire dans les prisons de l'occupant marocain", souligne-t-on de même source. Cette nouvelle situation, explique-t-on, est le fruit "de nombreuses années de lutte des militants sahraouis vivant sous l'occupation, d'efforts de l'association internationale des juristes pour la défense des droits du Sahara occidental, de la campagne internationale pour la liberté des prisonniers politiques sahraouis". Le mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui avait même demandé "l'intervention des rapporteurs spéciaux des Nations unies par le biais de la CEAS" , rappelle-t-on . Le mérite de cette nouvelle situation, poursuit-on, revient surtout "à la lutte infatigable des prisonniers eux ûmême qui ont fait preuve de dignité et de persistance dans la juste défense de leurs droits". La CEAS rappelle que l'association des juristes internationaux pour la défense des droits du Sahara occidental ainsi que des organisations comme Amnesty international et Human Rights Watch avaient indiqué depuis le début, "que le procès aurait du être déclaré nul et non avenu parce qu'il na pas respecté les garanties du droit international". Un procès de personnes civiles, mené par un tribunal militaire comme ont pu témoigner de nombreux observateurs internationaux, a été entaché "d'irrégularités telle que l'utilisation de la torture pour extorquer des aveux aux détenus et l'absence de témoins fiables et de preuves crédibles", ajoute-t-on . "Tout tribunal situé au Maroc est en effet un tribunal qui n'a pas de compétence de poursuivre des actes et événements qui se sont produits hors du territoire marocain conformément aux résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies", explique-t-on de même source, qui a précisé qu'étant donné "que les faits se sont déroulés au Sahara occidental, territoire non autonome occupé illégalement par le Maroc et donc hors de sa souveraineté et hors de la compétence et la juridiction d'un tribunal marocain, l'ensemble du processus est nul et non avenu". Il est urgent que "le Maroc mette fin à l'occupation par la force du territoire du Sahara occidental et d'abandonner la politique de répression permanente par la mise en place d'un état de siège et de terreur au Sahara occidental qui est devenu un Guantanamo géant", a déploré la même source qui a réitéré sa demande de libération de tous les prisonniers politiques sahraouis et la tenue d'un référendum d'autodétermination pour permettre au peuple sahraoui de décider librement de son avenir. En octobre et novembre 2010, la population sahraouie dans les territoires occupés du Sahara occidental avait manifesté pacifiquement dans le camp de Gdeim Izik pour revendiquer du gouvernement occupant marocain certains droits tel que le logement, l'emploi et des avantages sociaux pour la population sahraouie. La manifestation a été violemment réprimée par les forces militaires et policières marocaines et des personnes ont été arrêtées et restent à, ce jour, incarcérées dans la prison marocaine de Salé 1 (Maroc), loin de plusieurs milliers de kilomètres du Sahara occidental et donc de leurs familles, a tenu à rappeler la même source. Tous ont été arrêtés ou enlevés pour leurs activités de "défense des droits de l'homme et de l'autodétermination pour le peuple sahraoui. (à) Ils ont été traités publiquement par le gouvernement marocain comme des traîtres et des ennemis du pays, bien que le Sahara occidental ne fasse pas partie du territoire marocain", a-t-on rappelé. "Ces prisonniers ont été soumis à des mauvais traitements, à la torture et les agressions (à la fois par le personnel pénitentiaire et par d'autres prisonniers de droit commun marocains), et au manque de soins médicaux", a-t-on ajouté, avant de préciser que ces "prisonniers politiques ont été contraints de recourir à des grèves de la faim dont la plus récente a été effectuée du 1 mars au 5 avril 2016, soit 37 jours de grève qui ont laissé des séquelles physiques et psychologiques".