La production nationale des céréales a connu une baisse notable en raison d'une faible pluviométrie, estimée à 33 millions de qx pour la saison 2015-2016 contre 40 millions de qx l'an dernier, selon un premier bilan annoncé lundi par le ministère de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche. Le ministre de l'Agriculture Abdeslam Chelgham a indiqué que la baisse de la production céréalière (blé tendre et dur et orge) estimée à 11 % est due à "une série de facteurs dont la sécheresse qui a frappé certaines régions céréalières notamment Tiaret, Sidi Belabbes, Ain Temouchent à l'ouest et Tebessa à l'est. M. Chelgham qui intervenait lors d'une réunion d'évaluation du programme de l'Aid El Adha a indiqué que la wilaya de Tiaret une des plus importantes wilayas céréalières a été très touchée par le givre. Selon le ministre, ces facteurs climatiques ont entraîné une baisse de 40 % de la production céréalière à l'ouest du pays. C'est pour la troisième fois consécutive que la production céréalière est affectée par la sécheresse en raison d'une faible pluviométrie. La production céréalière a regressé depuis le niveau record atteint lors de la saison agricole 2008-2009 avec 61,2 millions de quintaux pour atteindre 45 millions de quintaux en 2010, 45,42 en 2011 avant d'enregistrer une hausse de 51,2 millions de quintaux en 2012 et une baisse de 49,1 millions de quintaux en 2013. Elle connaîtra une nouvelle baisse en 2014 avec 35 millions de quintaux. Après la sécheresse enregistrée au début de l'hiver dernier, les quantités de pluies tombées en février dernier ont permis de sauver la saison céréalière notamment après la deuxième campagne de semailles en janvier. Le retour des précipitations durant les mois de février et mars a permis d'enregistrer une récolte céréalière de qualité contrairement à la campagne précédente marquée par une faible pluviométrie qui a affecté également la qualité des céréales et par conséquent le rendement de la moisson. Le directeur général de l'Institut technique des grandes cultures, Omar Zaghouane avait affirmé que près d'un (1) million d'hectares semés en céréales pour la campagne 2016 ont été perdus suite au déficit hydrique enregistré durant l'hiver dernier. "Ce stress hydrique a fait que plus d'un tiers de la superficie ensemencée se trouve sinistré et perdu. Donc la production qui sera récoltée représente les deux tiers de la superficie semée laquelle est estimée à 3,3 millions hectares", avait avancé le même responsable. En outre, des gelées (en dessous de 0°) observées début mai à Tiaret, Tissemsilt et Chlef ont accru les superficies sinistrées puisque "les plantes ont été complètement éclatées". Par ailleurs, la campagne 2016 s'est caractérisée par une hausse à 2,4 millions de quintaux (contre 2,1 millions de quintaux en 2015) des quantités de semences certifiées qui ont été distribuées aux agriculteurs, ayant permis de contrebalancer relativement l'impact du stress hydrique. Pays aride et semi aride, l'Algérie devient de plus en plus sensible au stress hydrique: En moyenne, seulement trois saisons céréalières sur dix sont bonnes, selon les spécialisés en agronomie. La facture d'importation des céréales en 2015 a atteint 3,43 milliards de dollars contre 3,54 milliards de dollars en 2014 avec des quantités importées d'une valeur de 13,67 millions de tonnes contre 12,3 millions de tonnes en 2014.