Les organisations continentales et onusiennes participant mercredi à la 9e réunion des pays voisins de la Libye ont appelé à l'unanimité à soutenir le processus politique de règlement de la crise libyenne et à accompagner la démarche des pays voisins pour le maintien de la stabilité dans la région, tout en saluant l'approche algérienne de règlement des conflits. Le Représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye et chef de la Mission d'appui des Nations Unies (MANUL) dans ce pays, Martin Kobler a affirmé dans son intervention lors de la réunion qu'"il ne peut y avoir une solution militaire en Libye, l'accord politique libyen est l'unique cadre et il n'y a pas d'alternative", a-t-il souligné ajoutant que "même ceux qui critiquent cet accord soutiennent que c'est l'unique cadre permettant d'aboutir à une solution politique". "Le Conseil présidentiel s'attèle actuellement à la formation d'un nouveau gouvernement d'entente nationale", a-t-il indiqué ajoutant que cela offre une nouvelle opportunité pour dissiper les craintes des différentes parties libyennes concernées et trouver un terrain d'entente pour avancer". Kobler a réaffirmé son soutien "fort" aux efforts déployés par le Conseil présidentiel pour aboutir à une décision consensuelle, ajoutant qu'en cas d'accord, la chambre des représentants sera obligée d'approuver le gouvernement proposé". "C'est une occasion à ne pas rater", a-t-il souligné. Il a précisé qu'au moment où les Libyens "assument pleinement leurs responsabilité dans la détermination de leur sort", les forces régionales jouent également un rôle important dans l'avenir du pays, selon Kobler qui a encouragé celles-ci à soutenir le conseil présidentiel dans ses efforts pour la formation d'un nouveau gouvernement d'entente nationale. Kobler s'est dit optimiste quant à la coopération entre les pays voisins de la Libye pour améliorer la sécurité au niveau des frontières affirmant que "l'échange d'informations et le contrôle des frontières communes ainsi que les actions communes sont autant de pas positifs". L'envoyé onusien a souligné par ailleurs que "la Libye n'est pas à la croisée des chemins comme je l'ai entendu dire à maintes reprises, la Libye a trouvé sa voie qui est l'accord politique libyen", précisant que le chemin est long et pénible mais l'objectif est clair et la feuille de route est tracée". Le secrétaire général adjoint du département de l'action extérieure de l'Union européenne (UE), John Christophe Belliard a souligné de son côté l'importance de la réunion de mercredi pour l'UE, précisant qu'elle a permis d'entendre les points de vues et les positions des pays de la région qui sont le plus au fait du dossier de la crise en Libye et les plus touchés par la situation dans ce pays". M. Jean-Christophe s'est félicité de l'invitation adressée à l'UE pour participer à cette réunion soulignant l'importance du mécanisme des pays voisins dans l'aboutissement d'un processus positif. Le responsable européen a également souligné "l'urgence d'un règlement de la crise libyenne eu égard à ses répercussions sur les pays de l'UE après avoir impacté tous les pays voisins", souhaitant la mise en oeuvre des décisions du mécanisme des pays voisins de la Libye. L'approche de l'Algérie pour le règlement de la crise libyenne saluée Pour sa part, le représentant de la Ligue arabe, Abdelatif Abid, a salué la réunion de Niamey qui, a-t-il dit, reflète la détermination des pays voisins à déployer davantage d'efforts pour aboutir à un règlement politique qui préserve l'intégrité territoriale de la Libye et l'unité de son peuple. M. Abid a également salué le rôle de l'Algérie depuis le début de la crise à travers son approche fondée sur l'encouragement du dialogue et de la réconciliation nationale et son initiative dans la création du mécanisme des pays voisins devenu aujourd'hui un mécanisme important dans le soutien aux efforts pour un règlement politique en Libye. Le responsable arabe a en outre affirmé que les appels au rejet d'une intervention militaire en Libye depuis le début de la crise en 2011, étaient fondés et pour preuve, a-t-il dit, "nous convenons tous aujourd'hui de la nécessité d'un règlement pacifique en tant qu'unique solution susceptible de mettre un terme à cette crise". Abondant dans le même sens, le représentant de l'UA, Pierre Buyoya a réaffirmé le soutien de l'instance qu'il représente à la démarche des pays voisins de la Libye, ainsi que la volonté des Libyens pour une solution pacifique à la crise libyenne en vue d'instaurer la stabilité et le développement dans la région et dans tout le continent. La restauration de la paix et de la stabilité est une priorité pour l'UA qui n'a cessé d'appeler à l'accompagnement des peuples africains dans la réalisation de la stabilité et du développement, a-t-il souligné. Les travaux de la 9e réunion ministérielle des pays voisins de la Libye ont pris fin jeudi dans la capitale nigérienne Niamey avec la participation des pays voisins (l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, le Soudan, le Tchad et le Niger), ainsi que des représentants de l'ONU, l'UA, de la Ligue arabe et de l'UE en tant qu'observateur.