Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler a souligné, dimanche, que la lutte antiterroriste et contre l'émigration clandestine figurait parmi "les principaux défis auxquels fait face la gouvernement libyen", insistant sur l'importance du soutien international aux efforts des institutions libyennes. Près de huit mois après la signature de l'accord de paix et de réconciliation en Libye "un progrès notable a été réalisé sur le plan politique qui a permis de surmonter la conjoncture difficile qu'a vécue la Libye", a indiqué M. Kobler lors d'une conférence de presse conjointe animée dimanche au siège du ministère des Affaires étrangères avec le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. "Le premier défi que doit relever la communauté internationale et le gouvernement libyen concerne la lutte antiterroriste", a précisé M. Kobler, saluant les réalisations accomplies par l'armée libyenne contre le groupe terroriste autoproclamé "Etat islamique" (EI, Daech) sur plusieurs axes. "Il faut lutter contre l'immigration clandestine", a-t-il martelé, indiquant que pas moins de 100.000 migrants clandestins étaient arrivés en Italie en provenance de plusieurs pays africains via les terres libyennes. Les questions humanitaires constituent "un autre défi" pour le gouvernement libyen et la communauté internationale "d'autant que les conditions sont défavorables dans les établissements hospitaliers libyens où il y a un manque de ressources pharmaceutiques", a ajouté M. Kobler. Le responsable onusien a, dans ce cadre, salué les efforts que déploie le Conseil présidentiel libyen notamment "sa décision" de siéger à Tripoli en dépit des risques sécuritaires, estimant que cela était "extrêmement important" pour améliorer la situation politique et sécuritaire du pays. A cette occasion, le responsable onusien a salué les efforts du Conseil présidentiel libyen, notamment sa "décision courageuse" de siéger à Tripoli, en dépit des dangers sécuritaires, qualifiant cette démarche de "très importante" pour améliorer la situation politique et sécuritaire du pays. Il a affirmé que l'ONU accordait "une grande importance au volet sécuritaire, principale revendication de tous les Libyens", déplorant "un vide structurel" qu'il convient de rattraper en termes de mécanismes visant à contenir les éléments armés impliqués dans des actes terroristes tel que stipulé dans l'accord de paix. Valorisation du "rôle constructif et fort" de l'Algérie avec les pays du voisinage M. Kobler a salué "le rôle actif, constructif et très fort" de l'Algérie en faveur du règlement de la crise libyenne à travers les négociations, affirmant qu'il émaneait de l'attachement de l'Algérie à la stabilité d'une région vitale pour elle et à sa protection contre la menace du terrorisme international et du crime organisé". Le responsable onusien a souligné l'impératif de profiter de l'expérience algérienne dans le domaine de la réconciliation nationale entre Libyens, ce qui "leur permettra d'aspirer à un avenir meilleur", soulignant que pour "ce faire tous les Libyens doivent prendre conscience des enjeux futurs et non pas l'élite seulement". M. Kobler a mis en avant "le rôle important" des pays du voisinage dans le règlement de la crise libyenne, avec la participation de la communauté internationale, indiquant qu'il existait un consensus au niveau international sur la nécessité de parvenir à des solutions pacifiques de la crise libyenne, ce qui inclue l'Union africaine (UA), la Ligue arabe, l'Union européenne (UE) et l'ONU. Il s'agit d'apporter aide et soutien aux institutions libyennes à la demande des Libyens eux-mêmes, loin de toute ingérence dans les affaires souveraines de ce pays, a-t-il précisé.