Des centaines de personnes se sont rassemblées devant l'ambassade du Maroc à Paris pour réclamer dignité et justice après la mort tragique de Mouhcine Fikri, broyé par la benne d'un camion-poubelle, ont rapporté des médias mercredi. Devant l'ambassade du Maroc à Paris, (16ème arrondissement), les manifestants réclamaient "liberté, justice et dignité" en mémoire de Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson, originaire du Rif, au nord du Maroc, mort vendredi à Al Hoceima, broyé par la benne d'un camion-poubelle. Il tentait, dans "un geste de désespoir", de récupérer le stock d'espadons que venait de lui confisquer des officiers de police. La vidéo de sa mort atroce, largement diffusée sur les réseaux sociaux, a provoqué une vague de mobilisation dans plusieurs villes du Maroc. Devant les grilles de l'ambassade du Maroc à Paris, les quelque 300 manifestants réunis scandaient, "Makhzen dehors" ou "Ecoutez les enfants du peuple". Pour eux, la "hogra", le mépris, ça suffit. Parmi eux, beaucoup de jeunes actifs ou étudiants venus travailler ou se former en France, selon la même source. "Je suis venu ici pour que justice soit faite. Il y a un ras-le-bol. Ce n'est pas le premier cas. Au mois d'avril, une vendeuse de crêpes s'est immolée après qu'un policier lui a retiré sa marchandise. Pour ce qui s'est passé à Al Hoceima, j'espère que les résultats de l'enquête seront publics", a lancé l'un des manifestants, cité par des médias. Certains appelant même à en finir avec la monarchie. "C'est le makhzen le problème", rétorque un autre manifestant. "Ce poissonnier a vu tout son capital, tout ce qu'il avait, partir sous ses yeux, il n'avait que ça. Il y a beaucoup d'inégalités et d'injustices au Maroc et j'ai fait l'effort de venir pour montrer qu'on est là et qu'on ne veut plus de ces inégalités. Il faut se lever pour lui. Ce qu'il faut, c'est créer des infrastructures pour ces marchands, pour qu'ils puissent vivre", s'est indigné un autre. Dans un communiqué publié dimanche, l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) a "condamné l'Etat marocain qui foule aux pieds la dignité des citoyens" et "maintient la région (nord) dans un état de tensions". L'association a mis en garde contre "une possible répétition " des manifestations de 2011, a exigé que toutes les responsabilités soient établies" . Pendant plusieurs semaines début 2011, de nombreuses villes avaient été le théâtre de manifestations exigeant plus de démocratie et de justice sociale, et dénonçant la corruption. Mort tragique de Mouhcine Fikri: la contestation gagne plusieurs villes marocaines RABAT- Une vague de contestations a gagné mercredi certaines villes du Maroc, dont Casablanca, Marrakech et Rabat, où des citoyens émus par les circonstances effroyables de la mort tragique de Mouhcine Fikri, réclament justice et réparation. La colère est toujours vive au Maroc, cinq jours après la mort atroce d'un vendeur de poissons, originaire du Rif, nord du Maroc, mort vendredi à Al Hoceima, broyé par la benne d'un camion-poubelle. Il tentait, dans "un geste de désespoir", de récupérer le stock d'espadons que venait de lui confisquer des officiers de police. La veille, plusieurs milliers de personnes ont manifesté encore à Al Hoceima, scandaient des slogans contre la corruption et la prévarication. Beaucoup de slogans sont en rifain. Des manifestants ont choisi aussi de défiler avec des bougies, pour rendre hommage à la mémoire de Mouhcine Fikri. Le comité d'organisation de la manifestation a appelé à une "enquête transparente" concernant l'affaire Mouhcine et aussi à ce que "tous les responsables de sa mort soient punis". Au cours de son point de presse quotidien, le porte-parole de Ban Ki-moon, Stéphane Dujarric, a indiqué que l'ONU suit la situation de près au Maroc, où une vague de contestations s'est propagée dans tout le pays après la mort tragique du vendeur de poisson. Dans un communiqué publié dimanche, l'Association marocaine des droits de l'Homme (AMDH) a "condamné l'Etat marocain qui foule aux pieds la dignité des citoyens" et "maintient la région (nord) dans un état de tensions".