Une réunion sur la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental (Minurso) se tient, jeudi, au Conseil de sécurité lors de laquelle le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous, fera un compte rendu de sa dernière visite au quartier général de la Minurso à Laayoune occupée et aux camps des réfugiés sahraouis. Ce briefing, annoncé par le nouveau président du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, le sénégalais Fodé Seck, sera l'occasion pour M. Ladsous de présenter son rapport sur sa visite en octobre dernier dans la région, lors de laquelle il avait rencontré le coordonnateur sahraoui auprès de la Minurso, Mohamed Kheddad. M. Ladsous s'était aussi rendu aux camps des réfugiés sahraouis où il s'est enquis de la situation des réfugies privés de leur droit légitime à l'autodétermination. Plusieurs agences humanitaires ont demandé, mercredi, aux bailleurs de fonds de continuer leur soutien aux réfugiés du Sahara occidental. Le Programme alimentaire mondial (PAM), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), ont déclaré que "depuis plus de 40 ans, les réfugiés sahraouis vivent dans des conditions extrêmement difficiles ... ils restent fortement tributaires de l'aide humanitaire extérieure". Le briefing de Ladsous au Conseil de sécurité sera en outre l'occasion d'aborder les violations marocaines à la zone tampon d'Alguergarat au sud du Sahara Occidental. Il intervient deux semaines après celui tenu le 18 octobre dernier par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, sur l'état du processus onusien au Sahara Occidental. Les Etats-Unis avaient proposé au cours de cette dernière réunion de dépêcher une mission au Sahara occidental en vue d'accélérer le processus de l'ONU pour le règlement du conflit du Sahara occidental, dernière colonie d'Afrique. L'ONU se heurte au refus du Maroc de coopérer avec son émissaire Christopher Ross, le considérant toujours comme personna non grata dans les territoires sahraouis occupés. Le Polisario dénonce les entraves marocaines et espère le retour de la composante de la Minurso A la veille de la récente visite de M. Ladsous, le Bureau permanent du Secrétariat national du Front Polisario avait dénoncé les entraves du Maroc au processus de négociations mené par l'ONU entre les deux parties au conflit en vue de trouver une solution permettant au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. "Le royaume du Maroc a affirmé son mépris aux décisions et aux pouvoirs du Conseil de sécurité de l'ONU à travers l'expulsion de la composante politique et administrative de la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental et les violations flagrantes et répétées de l'accord militaire n°1 de l'accord de cessez le feu signé par les deux parties en 1991 sous l'auspice l'ONU/OUA (UA)", a déploré le Front Polisario. Le Bureau permanent du Secrétariat national du Front Polisario avait exprimé son espoir que la visite du SG adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, dans la région permettra le retour de la composante politique de la Minurso afin d'accomplir pleinement la mission pour laquelle elle a été créée, à savoir l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui. L'expulsion des membres de la Minurso entrave les efforts régionaux et internationaux Dans le même contexte, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), a affirmé lors d'une séance annuelle, tenue dernièrement par le CPS à Addis Abeba, que l'expulsion des membres de la MINURSO est "une démarche qui menace la paix régionale, entrave les efforts régionaux et internationaux, et gèle le processus de paix". Un accent particulier a été mis sur l'évaluation de l'action de la Minurso, gelée depuis mars dernier suite à l'expulsion par le Maroc de la composante civile des missions onusienne et africaine. Le Conseil de paix et de sécurité de l'UA a rappelé que la présence et l'action de la mission onusienne au Sahara Occidental, "s'inscrivent en application à la décision du Conseil de sécurité n° 690 du 29 avril 1991". Il a ajouté que ce genre de démarches "menacent la sécurité régionale", au moment où la communauté internationale tend à parvenir à une solution au conflit du Sahara occidental, conformément à la légalité internationale, y compris les décisions de l'UA et du Conseil de sécurité y afférentes. Inscrit depuis 1996 sur la liste des territoires non autonomes, et donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'Assemblée générale de l'ONU, portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, le Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique occupée depuis 1975 par le Maroc.