Les Américains vont trancher mardi qui des deux candidats, le républicain Donald Trump et la démocrate Hillary Clinton, sera le ou la locataire de la Maison Blanche, après une campagne marquée d'une animosité hors du commun, et des augures incertaines d'après les sondages. Les deux candidats à cette élection dont l'issue du scrutin reste très incertain vont clôturer avant minuit leurs campagnes lors de cette dernière journée avec des meetings tous azimuts. Le candidat républicain va intensifier ses déplacements, avec des meetings et rassemblements prévus à Sarasota en Floride lundi, à Raleigh en Caroline du Nord, à Scranton en Pennsylvanie puis à Manchester dans le New Hampshire et enfin à Grand Rapids dans le Michigan (05H00 mardi). L'ancienne Première dame, quant à elle, est attendue lundi à Pittsburgh, Grand Rapids, à Philadelphie en Pennsylvanie (00H00 GMT) où elle sera soutenue par le président sortant Barack Obama et son épouse Michelle et finira cette journée à Raleigh en Caroline du Nord (04H45 mardi). Une issue incertaine Les sondages étaient incertains quant à l'issue de l'élection présidentielle américaine. Mme Clinton, favorite il y a encore 15 jours, a vu son avance se réduire à la fois dans les Etats-clés et au niveau national. Elle ne devance son adversaire républicain que de 2,4 points au niveau national, selon la moyenne Real Clear politics (RCP): 45,1% contre 42,7% pour le républicain Donald Trump. Les deux adversaires sont au coude-à-coude dans plusieurs Etats-clés dont la Floride et la Caroline du Nord. Trump a grignoté une partie de son retard dans plusieurs autres, selon la moyenne RCP. En Floride, Etat-clé sans lequel Donald Trump ne devrait pas pouvoir l'emporter, Mme Clinton est à 47-46. Dans l'Ohio, Trump est à 46,3-43,5 pour Clinton, et en Caroline du Nord, il mène aussi à 47,3 contre 45,8. Des analystes prédisent que jusqu'à mardi dernier, 40% d'électeurs américains ont déjà jeté leurs bulletins dans l'urne. La bataille va se jouer sur les 60% des voix qui restent et pour lesquelles les deux candidats partent dans la course à chance égale. La carte politique, telle que prévue par plusieurs analystes, suggère que Clinton est en mesure de remporter les 270 voix des grands électeurs nécessaires à sa victoire mais perdra dans cette bataille plusieurs Etats clés, longtemps supposés être acquis au camp démocrate. Trump, quant à lui, a une nouvelle raison pour être optimiste comme de nombreux Etats sont de plus en plus à sa portée mais pour espérer accéder à la Maison Blanche il doit y gagner la majorité. Cependant, Hillary Clinton, 69 ans, a été soulagée dimanche d'un lourd fardeau qui pèse depuis des mois sur sa popularité, suite à la disparition de la menace de poursuites dans l'affaire de ses e-mails (courriers privés). Le directeur du FBI James Comey a fait savoir qu'il maintenait ses conclusions de juillet dernier, selon lesquelles il n'y avait pas matière à poursuivre Mme Clinton dans cette affaire. Cette nouvelle a réjoui l'entourage de la candidate démocrate, qui entend diriger dans la continuité du président Obama. Pour les fidèles du Milliardaire Trump, le directeur du FBI devait avoir subi "une pression politique énorme" pour prendre une telle décision. M. Trump, 70 ans, qui avait largement exploité le dossier des e-mails de son adversaire, va devoir revoir sa démarche lors de la dernière journée, suite à ce rebondissement décisif, parmi beaucoup d'autres qui ont marqué la longue campagne présidentielle. Une campagne aux rebondissements multiples La campagne présidentielle américaine a été émaillée de rebondissements parfois spectaculaires, provoquant animosité et acharnement de part et d'autres. En plus au dossier des e-mails de l'ancienne Secrétaire d'Etat (Hillary Clinton), il faut également rappeler "le dossier des impôts de Trump". L'affaire avait été révélée par le New York Times, qui avait rapporté que le milliardaire avait causé près d'un milliard de dollars de pertes en 1995, et quelque jour plus tard, le journal avait affirmé que M. Trump avait utilisé des méthodes "douteuses" pendant les années 1990 pour diminuer son ardoise fiscale. Ce même candidat était également le sujet d'une vidéo publiée le 7 octobre dernier par le Washington Post. M. Trump y tient des propos dégradants envers les femmes au point que des ténors du parti républicain lui retirent leur soutien. Quant à Hillary Clinton, elle a dû écourter sa participation à la commémoration à New York des attentats du 11-Septembre 2011 aux Etats-Unis. Son équipe avait alors annoncé qu'elle a eu "un coup de chaud" après avoir passé environ 1h30 au soleil. Plusieurs heures plus tard, son médecin avait fait savoir que deux jours plus tôt, "une pneumonie a été diagnostiquée". Après près d'un an et demi de campagne menée par les deux candidats, "les plus impopulaires" de l'histoire de la présidentielle américaine, les électeurs vont voter mardi pour révéler au monde qui sera le président de la première puissance mondiale durant les quatre prochaines années. Il reste que le résultat de l'élection présidentielle dans la première puissance mondiale, aura des répercussions "bien au-delà de ses frontières".