Lors du premier duel du 26 septembre, suivi par 84 millions de personnes et remporté par Hillary Clinton, en hausse dans tous les sondages tant au niveau national (44,2% contre 40,5% à Trump selon la moyenne des dernières enquêtes d'opinion) que dans les Etats-clés (9 de ces 13, notamment en Floride, Pennsylvanie et Caroline du Nord), le candidat républicain n'a pas réussi à rassurer sur son inexpérience, sa méconnaissance des dossiers et une image pour le moins ternie par la xénophobie et le sexisme dépeinte par les démocrates. L'avance de la candidate démocrate se confirme. Selon des sondages Quinnipiac et CBS, Hillary Clinton a repris l'avance qu'elle avait brièvement perdue en septembre. Elle recueille environ 44% des intentions de vote (contre 41% pour Trump). « L'élection est en train de se fixer, le béton est en train de durcir, il ne reste plus beaucoup d'électeurs indécis », dit Larry Sabato, politologue de l'Université de Virginie, tout au plus 4%, relève-t-on. A bientôt quatre semaines de l'élection présidentielle, face à une Hillary confiante, la descente aux enfers se poursuit pour le candidat républicain rattrapé par ses bourdes à l'infinie sur les immigrés, les musulmans, les « losers » et les dérives sexistes, homophobes et racistes. Mais le dérapage de trop, révélé par le Washington Post attribuant des propos datant de 2005 et particulièrement dégradants sur les femmes, marquera de son empreint le 2e duel pourtant décisif. Les excuses de Trump et la référence aux frasques de Bill Clinton suffiront-ils pour redresser la barre ? Pain bénit donc pour son rival démocrate. « C'est horrible. Nous ne pouvons pas permettre à cet homme de devenir président », a aussitôt réagi Hillary Clinton sur Twitter. Dans le camp démocrate, la consternation est à son comble. « Aucune femme ne mérite d'être décrite dans ces termes ou qu'on lui parle de cette manière. Jamais ! », a déclaré dans un communiqué cinglant le président du parti républicain, Reince Priebus, pourtant allié à Donald Trump. Il a été suivi par l'homme fort du Congrès, Paul Ryan, qui s'est dit « écœuré » et annonçant l'annulation de la participation de Donald Trump à un événement politique qui devait avoir lieu hier dans son Etat du Wisconsin. Plusieurs élus, dont ceux de l'Utah, Etat très conservateur, ont aussi pris leur distance. Mais la fin de semaine a été tout aussi éprouvante pour le camp démocrate bousculé par les fuites de WikiLeaks portant sur les discours rémunérés prononcés par Hillary Clinton en 2013 et 2014 devant des banques d'affaires dont Goldman Sachs et gardés bien au secret. Elle évoque aussi le défi auquel faisait face le département d'Etat en 2009 pour s'adapter aux nouvelles technologies, rappelant que l'usage d'appareils mobiles étaient interdits pour des raisons de sécurité. Or, c'est justement l'usage d'un Blackberry et d'un serveur privé qui a valu à Hillary Clinton d'être épinglée par le directeur du FBI. La main russe a été immédiatement dénoncée par Washington prenant le relais du président de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton, John Podesta, visé par 2.060 mails publiés. L'accusé s'est déclaré « mécontent d'avoir été piraté par les Russes dans leur volonté de donner l'élection à Donald Trump ». Au Missouri, le décor est planté.