Le président tchadien Idriss Deby Itno, également président de l'Union africaine a indiqué que l'UA a proposé de réunir, "dans un proche avenir", toutes les parties prenantes libyennes pour leur permettre d'engager un dialogue franc et direct sur la mise en œuvre effective de l'accord politique en vue de sauver la transition en Libye. Lors de son intervention à la réunion du Comité de haut niveau de l'UA sur la Libye, tenue mardi à Addis-Abeba, Idriss Deby a demandé à tous "les partenaires internationaux d'appuyer cette initiative africaine." A l'ouverture de la réunion, en présence de la présidente de la Commission de l'UA Nkosazana Dlamini-Zuma, Idriss Deby a rappelé les différentes initiatives visant à explorer "les voies et moyens pour aider efficacement les Libyens à sortir de la profonde crise" dans laquelle est plongé leur pays. Il a notamment salué "les efforts inlassables" fournis par l'Union Africaine et les pays voisins de la Libye dans ce sens. Mais, a-t-il déploré, "malgré ces efforts, ainsi que ceux de la communauté internationale, la signature d'un accord de paix et la mise en place d'un gouvernement d'entente nationale, de profondes divergences persistent encore entre les acteurs libyens, faisant notamment cas de la prolifération des milices armées, le développement du terrorisme et les trafics des migrants hypothèquent l'avenir de la Libye et mettent en péril la sécurité et la stabilité de toute la zone sahélo-saharienne". En outre, a-t-il fait constater, "au-delà de cette zone, c'est l'Afrique qui est confrontée aux conséquences désastreuses de cette crise aux plans sécuritaire, humanitaire et économique." A l'initiative de ce Comité, une douzaine de Chefs d'Etat africains se sont réunis en Ethiopie, en vue de trouver une solution à la crise qui secoue la Libye. La réunion a regroupé les Chefs d'Etat ou leurs représentants de l'Algérie, du Niger, du Tchad, de l'Ethiopie, du Congo, du Rwanda, du Soudan, de l'Afrique du Sud, de la Libye, de la Tunisie, de la Mauritanie et de l'Egypte. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel a réitéré, lors de cette réunion l'appel de l'Algérie, au respect de la volonté du peuple libyen dans le processus de règlement de la crise qui secoue son pays, invitant la communauté internationale à un accompagnement "loyal et franc" pour l'aider à sortir de cette crise. "L'Algérie est convaincue que les Libyens ont la capacité de pouvoir dépasser leurs divergences. C'est pourquoi mon pays appelle, de nouveau, au respect de la volonté des Libyens qui doivent s'approprier le processus de règlement de la crise et invite la communauté internationale à un accompagnement loyal, franc et sans équivoque pour les aider à sortir définitivement leur pays de la crise qui perdure et des dangers qui le guettent", a déclaré M. Messahel. Il a rappelé, à ce propos, que "l'Algérie n'a cessé depuis le début de la crise en Libye d'attirer l'attention sur les dangers d'une impasse dans ce pays et a appelé à l'urgence et à l'impératif d'inclure, à l'exclusion des groupes terroristes listés comme tels par les Nations unies, toutes les parties libyennes politiques, sécuritaires, culturelles, cultuelles, représentants de tribus et de la société civile, à s'engager dans le processus politique et à œuvrer dans le sens du rétablissement de la stabilité et de la sécurité en Libye". Il a assuré, à cet effet, que l'Algérie "continuera d'appuyer les efforts des Libyens, des Nations unies, de l'Union Africaine, des pays voisins, de la Communauté internationale et de tous ceux qui s'inscrivent résolument dans le processus de recouvrement de la paix dans ce pays frère pour mettre fin aux souffrances incommensurables du peuple libyen qui n'aspire qu'à vivre dans des conditions de quiétude, de sérénité et de développement".