L'ambassadeur de l'Etat de Palestine à Alger, Louaï Aïssa, a affirmé lundi que l'Algérie avait joué "un rôle stratégique" dans l'élaboration du document de la proclamation de l'Etat de Palestine en novembre 1988, saluant les efforts diplomatiques soutenus consentis dans les fora internationaux. Invité du forum "Echaab" à Alger, à l'occasion du 28 e anniversaire de la proclamation de l'Etat de Palestine à Alger, le diplomate palestinien a indiqué que "l'Algérie était et demeurera un exemple pour la révolution palestinienne en termes de résistance politique et diplomatique", et de par son "rôle stratégique dans la proclamation de l'Etat de Palestine lors d'une conférence organisée à Alger en novembre 1988". Il a indiqué, d'autre part, que la direction palestinienne n'entendait pas reprendre les négociations de paix avec la partie israélienne sous leur forme initiale. Lors d'une conférence-débat organisée à cette occasion, l'ambassadeur palestinien a cité les différentes déclarations israéliennes ayant fait suite à la proclamation de l'Etat de Palestine en Algérie et qui avaient, selon lui, plongé la cause palestinienne dans "une nouvelle phase de conflit". Concernant le devenir de la cause palestinienne sur fond des changements enregistrées au double plan régional et arabe, M. Louaï Aissa a affirmé "notre volonté est immuable et nous sommes conscients des changements arabes et régionaux et nombreux sont nos moyens de lutte". Il a souligné l'importance de "réorganiser les affaires internes en Palestine", plaidant pour l'unification des rangs palestiniens pour faire face "aux mutations survenues actuellement aux plans, international, régional et arabe". Le diplomate palestinien a indiqué que la direction palestinienne attendait la tenue, le 29 novembre, d'une réunion du mouvement "Fateh", qualifiée par le représentant de Palestine en Algérie de "stratégique" pour la cause palestinienne et de "pas en avant" pour la résistance, au regard des décisions importantes devant la sanctionner. "La partie palestinienne demeure attachée à une résistance populaire pacifique et ne renoncera jamais à aucun mécanisme de lutte politique, intellectuelle, diplomatique ou économique", a-t-il estimé. S'agissant du retour aux négociations de paix, étant une forme de résistance, M. Louaï Aissa a indiqué que "la direction palestinienne ne compte pas retourner à des négociations vaines, à l'instar des précédentes, sans établir de conditions préalables ou de restrictions", précisant que le retour "n'est possible qu'une fois la date et les conditions fixées". La partie palestinienne poursuit son action diplomatique aussi bien au niveau de l'ONU, de la CPI (Cour pénale internationale) que de l'Europe, a-t-il souligné. L'ambassadeur palestinien a appelé à la nécessité de "placer la question palestinienne en tête des conflits arabes et régionaux" et qu'elle "fasse le consensus au sein des forces régionales influentes au Moyen Orient", sans faire l'objet d'un marchandage politique", estimant qu'elle approuve l'adhésion de chaque Etat ou de chaque alliance qui croit profondément en l'Etat palestinien et à la paix et à la stabilité". Quant à la position de la Russie dans la question palestinienne, M. Louaï Aissa a dit que la partie russe "a eu et aura toujours un rôle clé et actif à jouer dans l'établissement de l'Etat de Palestine", rappelant la dernière visite du Premier ministre russe Dimitri Medvedev en Palestine lors de laquelle il a eu des entretiens avec le président palestinien Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. "La direction palestinienne soutient toute action russe visant à instaurer la paix dans la région", a-t-il estimé. L'ambassadeur a évoqué la question de la judaïsation d'El-Qods occupée qui, a-t-il dit, "connaît une escalade dangereuse et hystérique non seulement dans cette ville mais dans l'ensemble du territoire palestinien".