Plusieurs ONG des droits de l'homme ont dénoncé lundi la détention "arbitraire" et la "torture" par les autorités marocaines de deux jeunes sahraouis militants des droits de l'homme. L'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'homme, partenariat de l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH) ont lancé un "appel urgent" à tous les militants des droits de l'homme dans le monde pour "intervenir de toute urgence" sur la situation suivante au Maroc, les priant d'écrire aux autorités marocaines pour "mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris judiciaire, contre MM. Amidan Said et Brahim Laajail". "L'Observatoire dénonce fermement le harcèlement judiciaire à l'encontre de MM. Said et Laajail et les mauvais traitements subis par tous les activistes (à) qui visent à intimider et entraver leur action en faveur des droits de l'homme, notamment ceux du peuple sahraoui", a indiqué un communiqué rendu public lundi. A cet effet, l'Observatoire demande aux autorités marocaines de "mettre un terme à toute forme de harcèlement, y compris judiciaire, contre MM. Amidan Said et Brahim Laajail, (à), ainsi que plus généralement contre tous les défenseurs des droits de l'homme au Maroc afin qu'ils puissent mener leurs activités quotidiennes et de défense des droits de l'homme librement et sans entrave" et "garantir en toutes circonstances" leur intégrité physique et psychologique. Il demande au Maroc de "se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de l'homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de l'homme". L'Observatoire a indiqué qu'il a été informé par des "sources fiables" de l'arrestation, la détention "arbitraire" et la "torture" de deux jeunes militants sahraouis de l'Equipe Média (EM), MM. Amidan Said et Brahim Laajail, par les forces de l'ordre marocaines à Guelmim, au sud du pays, rappelant que l'EM Sahara est un collectif de défenseurs des droits de l'homme sahraoui qui utilise les réseaux sociaux pour dénoncer les violations des droits de l'homme commises au Sahara occidental. Les deux Sahraouis, alors qu'ils se rendaient à Agadir pour leurs études, ont été arrêtés le 30 septembre dernier par la police marocaine. "Après avoir été privés de tous leurs effets personnels, les deux hommes ont subi des mauvais traitements pendant leur interrogatoire par la police , leurs menottes étaient très serrées, ils ont été battus et forcés à se déshabiller pour une fouille complète", a précisé l'Observatoire, ajoutant qu'ils ont également été "victimes d'insultes à caractère racial et humiliés pendant trois heures". "Le 2 octobre 2016, après 72 heures de garde à vue durant lesquels les défenseurs se sont vu refuser l'accès aux vivres que leurs familles leur avaient apportés, le procureur du roi du Maroc leur a demandé de signer un rapport de police consignant les charges retenues contre eux, à savoir +insulte à la police judiciaire par la fausse déclaration d'un crime+, +possession et consommation de drogue+ pour M. Said, et +non présentation de documents d'identité+ pour M. Laajail", a poursuivi le communiqué de l'Observatoire. Après avoir refusé de signer, ils ont été libérés en attendant une prochaine comparution devant le tribunal de Guelmim. Les deux Sahraouis sont toujours placés sous contrôle policier et soumis à l'obligation de se rendre à Guelmim régulièrement.