Un jumelage institutionnel entre l'Algérie et un consortium européen (France-Espagne-Finlande) a été officiellement lancé mardi à Alger pour appuyer le ministère de l'Industrie et des Mines dans sa stratégie d'innovation industrielle. Ce consortium est constitué, côté européen, du ministère français de l'Economie et des finances, comme chef de file, du ministère espagnol de l'Economie et de l'industrie et du ministère finlandais de l'emploi et de l'économie. D'une durée de 24 mois, ce jumelage, qui rentre dans le cadre de l'Accord d'association entre l'Algérie et l'Union Européenne (UE,) vise à renforcer le système national de l'innovation et de contribuer au développement de sa bonne gouvernance et de la qualité des politiques qu'il mettra en oeuvre. Financé à hauteur de 1,45 million d'euros par l'UE dans le cadre du programme P3A, ce projet répond aux objectifs des réformes économiques engagées en vue de la diversification de l'économie algérienne et de la mise en place des conditions favorables à un développement industriel rapide et soutenu, selon ses initiateurs. Ainsi, cet instrument aidera le ministère de l'Industrie à élaborer sa stratégie et son système d'innovation industrielle et le cadre réglementaire régissant cette stratégie, selon les explications du chef de projet au ministère Hocine Bendiff. Il permettra aussi de mettre en oeuvre un système d'information intégré dédié à l'innovation selon les standards internationaux en développant les outils de collecte et de traitement de données. A cet effet, une première enquête pilote sur l'innovation industrielle sera lancée. En outre, le jumelage permettra de créer des réseaux territoriaux d'appui aux PME à travers des pôles de compétitivité (zones et parcs industriels) pour prendre en charge l'innovation au niveau territorial, précise ce responsable. Le renforcement des compétences des cadres du ministère de l'Industrie et les organismes sous tutelle figure aussi parmi les résultats attendus de ce jumelage. "Ce jumelage, qui intervient au moment où l'Algérie fait face au défi de promouvoir une industrie forte et diversifiée (...), s'impose comme un moyen d'accroitre le niveau de la compétitivité des entreprises nationales au niveau local et à l'international", a souligné le ministre de l'Industrie et des Mines Abdesselam Bouchouareb. Dans ce cadre, M. Bouchouareb a exprimé son souhait de bénéficier de "l'expérience, l'expertise et l'accompagnement de la partie européenne dans ce domaine qui revêt une grande importance pour le futur de l'industrie algérienne et de sa compétitivité". Il a rappelé, à cette occasion, les réformes engagées par son département ministériel pour mettre en place un ensemble de systèmes nationaux intégrés de qualité et d'innovation industrielle et technologique notamment les lois sur la métrologie, la normalisation et loi d'orientation sur les PME. Pour le ministre, ces étapes constituent "le point de départ pour ce programme de jumelage" pour atteindre les objectifs escomptés. De son côté, le représentant du ministère des Affaires étrangères, Abderrahmene Benguerrah, estime que ce jumelage vient renforcer la dynamique de relance du secteur industriel en Algérie, qui constitue l'un des leviers fondamentaux de la stratégie de diversification de l'économie nationale. M. Benguerrah a annoncé, à cette occasion, le lancement prochain d'un autre programme dans le domaine industriel entre l'Algérie et l'UE baptisé "Programme de diversification industrielle et d'amélioration du climat des affaires". Pour sa part, l'Ambassadeur et le chef de la délégation de l'UE en Algérie John O'Rourke, a affirmé que le lancement du projet "est une preuve que l'UE ne voit pas l'Algérie comme un simple marché d'exportation". "Ce projet et des dizaines d'autres sont des exemples concrets que nous ne sommes pas là pour essayer de vendre à l'Algérie nos exportations. (...) Nous voulons un partenaire fort capable de concurrencer", a-t-il dit. Outre ce jumelage, l'Algérie sera également partenaire de l'UE dans une nouvelle initiative régionale qui sera lancée prochainement. Cette initiative porte sur le renforcement des écosystèmes innovation en méditerranée, selon lui.