"Le cahier des charges sur la sous-traitance automobile est au niveau du gouvernement", a annoncé, hier, le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, en marge de la cérémonie de lancement d'un jumelage institutionnel entre l'Algérie et l'Union européenne, organisée au Centre international des conférences (CIC), au Club-des-Pins, à Alger. "La sous-traitance va avoir un appui réglementaire concret pour qu'elle puisse s'exprimer. Nous avons demandé à nos partenaires Renault, Volkswagen, bientôt peut-être Peugeot, de venir s'inscrire dans cette politique de sous-traitance et de s'impliquer pour créer de la valeur", a indiqué le ministre de l'Industrie. "Nous avons ouvert notre marché à nos partenaires. En contrepartie, nous demanderons des parts de marché pour les pièces que nous fabriquerons", a-t-il ajouté. Le ministre a estimé que l'industrie automobile en Algérie a amorcé des progrès "malgré quelques problèmes et difficultés qu'elle rencontre". Lors de son allocution d'ouverture de la rencontre, M. Bouchouareb a souligné que "le programme de jumelage institutionnel pour le développement de l'innovation industrielle, qui intervient au moment où l'Algérie fait face à un grand défi, celui de promouvoir une industrie forte et diversifiée visant à créer de la valeur et des opportunités d'emploi hors hydrocarbures, s'impose comme un moyen d'accroître le niveau de la compétitivité des entreprises nationales au plan national et international". Selon Karim Djelili, directeur à la division innovation au ministère de l'Industrie, "les réformes économiques et intentionnelles introduites depuis les années 90 n'ont pas engendré une mobilisation du potentiel novateur. L'innovation et l'appropriation technologiques ont fait l'objet de peu d'intérêt et sont restées en net décalage par rapport au développement industriel". M. Djelili évoque une certaine frilosité des entreprises publiques par rapport à l'innovation et une incompréhension de son périmètre, à l'exception de quelques grandes entreprises qui sont exposées à la concurrence internationale. Les grandes entreprises privées, en nombre limité, qui subissent les mêmes contraintes de la concurrence internationale, ont souvent recours aux bureaux d'études étrangers pour leur projet d'innovation. Les PME, dont le nombre croît d'une manière importante, surtout si on y inclut les très petites entreprises (TPE), présentent une faible capacité et peu de sensibilité à l'innovation et au changement technique. "L'innovation industrielle n'a pas bénéficié de l'attention nécessaire, alors qu'elle devrait être au cœur des activités des entreprises. Le système national d'innovation actuel est fortement axé sur la recherche et peu sur l'innovation. Il exclut un grand nombre d'acteurs susceptibles de promouvoir l'innovation en Algérie", a constaté M. Djelili. D'où l'intérêt de mettre en place une stratégie d'innovation industrielle adaptée à la réalité algérienne. L'objectif du jumelage est justement d'améliorer la performance du ministère de l'Industrie et des Mines dans la mise en œuvre opérationnelle de sa stratégie de promotion de l'innovation industrielle. Meziane Rabhi