Dans l'intérêt de mettre en place une stratégie d'innovation industrielle adaptée à la réalité algérienne, fortement influencée par la chute des prix du pétrole, un séminaire de lancement d'un jumelage institutionnel a été organisé hier, au Centre international des conférences (CIC). Il s'agit d'un instrument de coopération qui régit le "manuel commun de jumelage", entre l'Algérie et l'Union européenne; le jumelage a pour but de moderniser l'administration publique en Algérie, par le biais de la formation, de la réorganisation, ainsi que de la rédaction de lois et réglementation sur la base de l'acquis de l'UE. A cet effet, un programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (P3A), un nouveau projet de Jumelage institutionnel, au profit du ministère de l'Industrie et des Mines, intitulé " Appui au ministère de l'Industrie et des Mines dans sa stratégie d'innovation industrielle ". La cérémonie de lancement officiel de ce jumelage institutionnel, a été rehaussée par la présence du ministre de l'Industrie et des Mines Abdesselam Bouchouareb, des ambassadeurs de l'Union européenne, de la Finlande, de la France et de l'Espagne, ainsi que des cadres et hautes personnalités qualifiés des administrations algérienne, française, espagnole et finlandaise impliquées dans ce jumelage. " Ce programme de jumelage institutionnel pour le développement de l'innovation industrielle intervient au moment où l'Algérie fait face à un grand défi celui de promouvoir une industrie forte et diversifiée visant à créer de la valeur et des opportunités d'emplois hors hydrocarbures qui s'impose comme un moyen d'accroître le niveau de la compétitivité des entreprises nationales au plan national et international. Le thème de cette rencontre est bien plus large que le champ d'application de ce programme de jumelage " a déclaré M. Abdesselam Bouchouareb, lors de son allocution lors de la cérémonie d'ouverture. " J'y vois son importance en ce qu'il incarne ; c'est-à-dire la relance des relations de coopération économique entre l'Algérie et l'Union européenne selon la nouvelle approche économique basée sur nos objectifs stratégiques ; à savoir la réalisation du nouveau modèle de développement au travers de la diversification de l'économie nationale et l'amélioration de la compétitivité industrielle " a ajouté le ministre de l'Industrie. Dans ce sillage, le ministre a fait savoir que parmi les secteurs d'appui à la compétitivité industrielle, compte pour une large part, celui lié à l'innovation industrielle dans les entreprises. M. Bouchouareb a souhaité, également, que ce jumelage institutionnel avec le secteur de l'industrie et des mines soit un témoignage de la forte volonté de l'Algérie à consolider l'action commune avec l'Union européenne. L'Algérie, et en dépit de la conjoncture économique actuelle engendrée par la baisse des revenus, demeure un partenaire important dans la région ; un partenaire sérieux qui a entamé la phase de transformation vers une économie diversifiée. " Nous aspirons, plus que jamais, à bénéficier de votre expérience, de votre expertise et de votre accompagnement dans plusieurs domaines, notamment la compétitivité industrielle, l'innovation industrielle et la qualité " a suggéré le ministre de l'Industrie et des Mines Abdesselam Bouchouareb. Le programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne (P3A), est lancé pour une durée de vingt-quatre mois ; ce jumelage institutionnel devrait permettre d'aborder l'étude des meilleures pratiques des trois pays membres du consortium européen susceptibles d'être adaptées au contexte algérien. Il ambitionne de renforcer le système national de l'innovation et de contribuer au développement de sa bonne gouvernance et de la qualité des politiques qu'il mettra en œuvre. Ainsi, il répond aux objectifs des réformes économiques engagées en vue de la diversification de l'économie nationale et de la mise en place des conditions favorables à un développement industriel rapide et soutenu, pour mettre l'économie sur le sentier de la croissance.
Financement de ce programme D'autre part, ce programme est financé à hauteur d'un million quatre cent mille euros, par l'Union européenne et géré par le ministère du Commerce à travers l'unité de gestion de programme P3A (UGP3A). Ce jumelage s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord d'association qui stipule que la coopération technologique et industrielle doit notamment stimuler l'innovation technologique et valoriser les ressources humaines et les potentiel industriel à travers une meilleure exploitation des politiques d'innovation, de recherche et de développement technologique. Dans ce sens, le ministre a rappelé que l'Algérie a effectué, l'année dernière, des réformes de fond concernant trois (03) lois importantes qui ont traité, de manière directe ou indirecte, de la question de l'innovation industrielle. Il s'agit des lois relatives à la compétitivité industrielle telle que la métrologie et la normalisation ainsi que la loi d'orientation des petites et moyennes entreprises, introduisant le concept de l'entreprise innovatrice et des start-up ainsi que les fonds d'amorçage. Outre les clusters créés et qui peuvent accueillir et encourager les activités d'innovation industrielle, les entreprises qui intègrent des activités R&D (Recherche & développement) bénéficient d'avantages fiscaux sous forme de crédits-impôts. Toutes ces étapes effectuées doivent constituer le point de départ pour ce travail. Ce sont des étapes structurantes qui nécessitent une plus grande valorisation et une meilleure coordination. C'est la raison pour laquelle l'Algérie attend de cette coopération plusieurs avantages, notamment, l'accompagnement dans le développement du cadre juridique et du système national de gouvernance de l'innovation ; la définition d'un système d'information intégré et d'évaluation de l'innovation au niveau national selon les normes internationales, en développant les outils de collecte et de traitement de données, en plus du lancement d'une première étude pilote sur l'innovation industrielle, et la mise en place d'un écosystème de réseaux pour l'appui aux PME afin de développer les activités liées à la promotion de la recherche et de l'innovation. Ce programme d'appui est l'acronyme pour " soutien au partenariat, à la réforme et à la croissance inclusive ". Il a été initié en 2011, et adopté au bénéfice de l'Algérie par la Commission européenne; ce programme vise à renforcer les institutions de gouvernance dans les domaines économique et politique.
Le cahier de charges sur la sous-traitance automobile "Concernant le cahier de charges de la sous-traitance, les textes sont au niveau du gouvernement", a déclaré M. Bouchoureb à la presse en marge du lancement d'un jumelage entre l'Algérie et l'Union européenne pour développer l'innovation industrielle en Algérie. Selon le ministre, la sous-traitance a désormais un "appui réglementaire concret" qui prend en charge ce créneau, créateur de richesse et de valeur ajoutée dans le cadre de la nouvelle loi d'orientation sur la petite et moyenne entreprises, adoptée récemment par le Parlement. "Dans ce cadre, nous avons demandé à nos partenaires (Renault, Volkswagen et autres constructeurs automobiles) de s'inscrire et de s'impliquer dans cette politique de sous-traitance pour développer ces métiers", a encore indiqué le ministre. "Nous avons ouvert notre marché à nos partenaires. En contrepartie, nous demanderons des parts de marché pour les pièces (de rechange) que nous fabriquerons", a-t-il expliqué. M. Bouchouareb a rappelé, à cette occasion, que l'industrie automobile en Algérie a amorcé des progrès "malgré quelques problèmes et difficultés qu'elle rencontre". Interrogé par la presse sur un éventuel impact de l'introduction des licences d'importation sur l'Accord d'association entre l'Algérie et l'UE, M. Bouchouareb affirme que cette procédure n'impactera pas cet accord, car elle intervient dans une conjoncture spéciale, marquée par une situation économique difficile pour le pays. "Chaque pays qui fait face à des difficultés financières revoit ses priorités (...). Nous n'avons entrepris aucune démarche qui soit contradictoire avec les clauses de l'accord", a ajouté M. Bouchoureb.