L'intergroupe paix pour le Sahara occidental au Parlement européen, inquiet du blocage du processus de paix, a exhorté mercredi l'Union européenne (UE) à soutenir "activement" les efforts de la communauté internationale pour parvenir à une solution au conflit qui permette l'autodétermination du peuple sahraoui. "A quelques jours de la réunion du Conseil de Sécurité sur le Sahara occidental, l'intergroupe, "s'inquiète du blocage du processus de paix, et réclame de l'UE de participer activement aux efforts de la communauté internationale, visant la mise en en œuvre du droit inaliénable du peuple sahraoui à l'autodétermination", a-t-il indiqué dans un communiqué. L'intergroupe qui a élu mardi à Strasbourg la députée suédoise, Jytte Guteland, présidente en remplacement de l'Allemand Norbert Neuser, a exigé le rétablissement de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental (MINURSO) dans la plénitude de ses fonctions. "La MINURSO doit nécessairement réintégrer tout son personnel expulsé par le Maroc, et récupérer la totalité de ses compétences, en tant que mission internationale de paix pour le Sahara occidental", a-t-il souligné, mettant l'accent sur la nécessité de "doter cette mission d'un mandat de surveillance des droits de l'Homme" à l'instar des autres missions onusiennes de maintien de la paix à travers le monde. Le Conseil de sécurité de l'ONU qui devrait voter le 27 avril prochain la prorogation du mandat de la MINURSO, a prévu au programme deux réunions de consultations les 19 et 25 sur cette mission de maintien de la paix. Selon l'ambassadrice des Etats-Unis auprès de l'ONU, Nikki Halley, "il y a un fort consensus" parmi les membres du Conseil de sécurité sur le besoin de réformer les opérations de maintien de la paix pour les rendre plus efficaces. L'intergroupe a dénoncé, en outre, la répression et l'oppression marocaine au Sahara occidental, estimant que "le Parlement européen comme le reste des institutions européennes, ne peuvent ignorer indéfiniment la situation tragique du peuple sahraoui". L'Intergroupe a annoncé, par ailleurs, avoir adopté un plan d'action pour les mois à venir, avec pour objectif d'"exiger l'application de la décision de la CJUE du 21 décembre 2016, et de donner davantage de visibilité à la question sahraouie dans les enceintes européennes". "L'inaction n'est plus de mise", selon l'Intergroupe, qui juge "inacceptable" la politique annoncée, de la Commission européenne de vouloir passer outre une décision de la justice. "Il incombe à la Commission européenne, comme aux Etats membres de l'UE, le devoir de respecter et d'appliquer cet arrêt de justice, sans hésitation ni louvoiement", a affirmé l'intergroupe qui a insisté sur la nécessité d'éviter la confusion et le doute pour les entreprises européennes, inquiètes à juste titre, pour leurs investissements et leur pratiques commerciales vis-à-vis du Sahara occidental. "Il s'agit aussi d'éviter de laisser les Etats membres de l'UE potentiellement divisés sur une décision pourtant on ne peut plus claire", a-t-il ajouté, relevant que l'arrêt de la CJUE a établi le consentement du peuple du Sahara occidental, à travers son représentant le Front Polisario, comme préalable à toute démarche concernant le territoire du Sahara occidental. L'intergroupe s'est félicitée, par ailleurs, du regain d'intérêt pour la question du Sahara occidental au Parlement européen, depuis l'arrêt de la CJUE comme en témoigne les débats tenus depuis au niveau des commissions du Commerce international, Affaires étrangères, Agriculture et Pêche ainsi qu'au niveau de la Délégation Maghreb. Les eurodéputés représentant différents groupes politiques, ont salué, par ailleurs, le président sortant Norbert Neuser pour sa contribution à "l'essor" et au "développement de l'Intergroupe pendant les six dernières années".