Les participants à une journée d'études organisée, jeudi, à l'initiative de l'association Hanine d'aide aux enfants autistes de Jijel, ont affirmé que la prise en charge des autistes est une ''responsabilité collective'', partagée par les spécialistes et les parents des enfants présentant un autisme. Exerçant au sein d'un hôpital parisien (France), Pr. Abderrahmane Saidi a indiqué au cours de cette une journée d'étude internationale sur l'autisme, que le traitement des symptômes de l'autisme et sa prise en charge n'aura pas d'incidence sur l'avenir du malade concernant son développement mental et l'assimilation des méthodes de traitement ‘‘s'il n'y a pas une communion entre les spécialistes et les parents d'autistes''. Il a, dans ce contexte, préconisé d'opter pour un travail organisé et continu entre les deux parties et une évaluation globale et périodique des méthodes de traitement sur plusieurs années, comme cela se passe dans les pays développés. Ce spécialiste a également précisé que le diagnostic doit être précoce et précis, eu égard à la similitude des signes de l'autisme avec d'autres maladies, et vu aussi que cette maladie n'a toujours pas de traitement spécifique à ce jour. Pr. Saidi a, à ce propos, estimé nécessaire de faire appel aux psychologues, spécialistes psychomoteurs, orthophonistes ainsi que les parents d'enfants atteints d'autisme, dans le cadre d'un travail collectif et la mise au point d'un programme de prise en charge propre à chaque cas en fonction des spécificités mentales et l'état individuel de chacun. Il a ajouté, par ailleurs, que l'objectif de prendre en charge l'enfant autiste est ‘‘d'œuvrer à l'aider à s'adapter à son environnement et non le pousser à s'adapter à celui des autres'', en essayant de comprendre que cet enfant évolue dans un milieu propre à lui et interagit avec les sens n'incluant pas d'une manière idéale et ordinaire ce qui l'entoure. "De ce fait, on trouve que l'autiste a un comportement perturbé et parfois violent envers lui ou son entourage'', a encore expliqué le praticien. De son côté, Pr. Marc Mihou, médecin français, spécialiste en traitement psycho moteur de l'enfant malade, a insisté sur la fusion sensorielle et motrice ainsi que le cycle de traitement pour la prise en charge de l'enfant autiste en vue de l'assimilation des voix, des images et des mouvements répétés. Il s'agit de commencer, selon lui, par une tentative de comprendre et de cerner l'environnement de l'enfant en l'adaptant à ses sens en se concentrant sur ce qu'il a acquis, et non en faisant pression sur lui en le contraignant à modifier son comportement à cause de l'excès de perception de ce qui l'entoure. Etant donné que l'interaction avec le monde extérieur est interrompue du fait d'un trouble de développement mental et psychique de l'enfant autiste, ‘‘ce dernier prend plus de temps pour comprendre et assimiler les informations extérieures et réagir de manière perturbée'', a affirmé le même spécialiste. De son côté, l'orthophoniste Dr khaled Brahimi a indiqué que la problématique des troubles mentaux non diagnostiqués, associés à l'autisme dans le cadre du programme de prise en charge de l'enfant autiste, abouti toujours à l'absence de développement mental et se répercute négativement sur l'apprentissage oral de la langue à cause d'un dysfonctionnement antérieur, et partant sur l'interaction sociale et le développement du langage qui perdure durant toute sa vie. A noter que cette journée d'étude organisée, en coordination avec les services spécialisés dans la prise en charge de l'autisme, la direction de l'action sociale (DAS) de la wilaya ainsi que le centre spécialisé dans les handicaps mentaux, est destinée aux parents des 276 enfants autistes recensés à Jijel.