Les rencontres tenues récemment entre les parties libyennes constituent de nouvelles étapes sur la voie du règlement de la crise politique en Libye, notamment après l'entretien entre le président du Conseil présidentiel du gouvernement libyen d'entente nationale Fayez al Sarraj et le chef de l'Armée libyenne Khalifa Haftar à Abou Dhabi, ayant permis de lancer un appel à "un dialogue sociétal élargi pour consacrer les constantes nationales et construire un état démocratique civil" en Libye. Dans un communiqué signé par al-Sarraj et diffusé mercredi, les deux responsables libyens ont appelé à l'ouverture d'"un dialogue sociétal élargi pour consacrer les constantes nationales et construire un état démocratique civil" en Libye. Il ont aussi appelé à "accélérer la tenue d'un référendum sur la constitution pour sortir rapidement de l'étape de transition", mettant l'accent sur "la nécessité d'assurer le retour des réfugiés, d'aller vers la réconciliation nationale globale, d'unifier les rangs et de préserver les principes du changement en Libye". Ils ont, en outre, appelé à "trouver des solutions à court et moyen termes aux problèmes économiques et financiers et à entamer le processus de reconstruction dans les régions sinistrées", en appelant également à "apaiser la situation dans le sud de la Libye, à garantir l'alternance pacifique du pouvoir et à lutter contre la corruption dans toutes les institutions de l'Etat". Al Sarraj et Haftar ont surtout évoqué l'importance "de conjuguer les efforts pour lutter contre les groupes terroristes conformément à l'accord politique inter libyen". Les deux responsables libyens ont salué notamment le rôle des Emirats arabes unis et de tous les pays frères et amis notamment les pays voisins, l'Egypte, l'Algérie et la Tunisie qui ont contribué au rapprochement des vues entre les partis politiques libyens. Ils ont également salué le rôle de l'ONU et de son secrétaire général pour faciliter la mise en £uvre de l'accord politique, ainsi que le soutien des pays arabes, de l'Union africaine et de l'Union européenne à la Libye. Satisfaction suite à la rencontre Al Serraj-Haftar La rencontre entre al Sarraj et Haftar et les autres qui ont eu entres les parties libyennes ont été suivies par des réactions internationales positives qui soutiennent une solution politique pour la crise libyenne sous l'égide des Nations Unies, au moment où les efforts diplomatiques s'intensifient, notamment de la part de l'Algérie pour trouver, conformément à l'accord politique libyen, une issue à la crise qui secoue la Libye depuis 2011. L'Algérie, qui soutient depuis le début de cette crise une solution politique pour son règlement, affirme que les rencontres entre les différents acteurs libyens constituent une "avancée" et "participent au rétablissement de la confiance", a indiqué le porte-parole du ministre des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif. "L'Algérie a suivi avec attention et intérêt les récentes rencontres intervenues entre, d'une part, M. Aguila Salah, président de la Chambre des représentants et M. Abderrahmane Sweihli, président du Haut conseil d'Etat, le 22 avril 2017 à Rome et entre M. Faiz Serradj, président du Conseil présidentiel et le Maréchal Khalifa Haftar, chef de l'Armée nationale libyenne le 2 mai 2017 à Abu Dhabi d'autre part", a affirmé mercredi le porte-parole du MAE dans une déclaration au sujet de l'évolution de la situation en Libye. "Ces rencontres, que l'Algérie a, toujours, encouragées et sur lesquelles M. Abdelkader Messahel, ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes a, particulièrement insistées, au cours de ses entretiens fructueux et constructifs avec les principaux acteurs influents libyens lors de sa récente tournée en Libye, du 19 au 21 avril 2017, qui l'a menée, à El Baida, Benghazi, Zintan, Misrata et Tripoli, constituent une avancée et participent au rétablissement de la confiance à laquelle notre pays a constamment appelée", a-t-il ajouté. Le porte-parole a souligné que l'Algérie "exhorte les différents acteurs pour que ces rencontres soient élargies à l'ensemble des parties et des sensibilités influentes, sans exclusion aucune" et appelle la communauté internationale "à soutenir ces efforts et à travailler dans le cadre d'un agenda unique devant mener au règlement définitif, à travers le dialogue inclusif inter-libyen et la réconciliation nationale en dehors de toute ingérence extérieure, seule condition à même de préserver l'intégrité territoriale de la Libye, sa souveraineté ainsi que l'unité et la cohésion de son peuple". "L'Algérie continuera, pour ce qui la concerne, d'appuyer, comme elle l'a fait par le passé, tous les efforts sincères et loyaux, à tous les niveaux, pour accompagner les parties libyennes à se consacrer à la seule bataille qui vaille, celle du retour à la paix, à la stabilité et au progrès", a conclu M. Benali Cherif. Dans cette optique, l'Algérie abritera, le 8 mai 2017 la 11ème réunion ministérielle des pays voisins de la Libye, annoncée par le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. Elle avait également accueilli la première réunion du Mécanisme des pays voisins de la Libye . Pour sa part, le ministère émirati des Affaires étrangères a estimé que la rencontre entre al Sarraj et Haftar "est un pas important dans le processus politique" de la Libye. L'Egypte, quant à elle, s'est félicitée de la rencontre el Sarraj Haftar et salué tous les efforts pour un règlement de la crise politique libyenne et l'entente entre les parties libyennes. L'organisation de la Coopération islamique (OCI) a de son côté qualifié la rencontre de "constructive" entre Haftar et al Sarraj, car, a-t-on indiqué, elle constitue une "étape positive et de bonne voie" sur le chemin de la résolution de la crise libyenne. Quant au Représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu, chef de la Mission d'appui des Nations unies pour la Libye (Manul), Martin Kobler, il a salué la rencontre "encourageante" entre le Maréchal Haftar et le président du Conseil présidentiel libyen al Sarraj, aux Emirats arabes unies, qui a-t-il dit, est une "étape essentielle dans la mise en oeuvre de l'accord politique libyen, avec l'appui continu des Nations unies".