La Coordination espagnole de solidarité avec le Sahara occidental (Ceas-sahara) a qualifié le nouveau procès des 24 prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim izik qui a repris lundi à Rabat après plusieurs reports de "honteux", soulignant que le Maroc "démontre une nouvelle fois que sa seule raison d'être est la force et la politique répressive". Ce mouvement espagnol de solidarité avec le peuple sahraoui et sa lutte pour l'indépendance a souligné dans un communiqué dont une copie a été remise à l'APS que "le seul crime de ces prisonniers politiques détenus illégalement depuis 2010 dans les prisons marocaines, est d'être Sahraouis et de défendre les droits de leur peuple à l'indépendance et à son retour à sa terre après plus de 40 ans d'exil forcé en attendant la tenue d'un référendum d'autodétermination pour décider librement de son avenir ". La CEAS rappelle dans ce document que la justice marocaine continue de refuser la liberté conditionnelle à ces prisonniers et à recourir aux tribunaux "comme instrument pour violer systématiquement les droits du peuple sahraoui dans le but de terroriser cette population qui lutte pacifiquement contre l'occupation illégale de son territoire". Ainsi poursuit-on, "le Maroc démontre une nouvelle fois que sa seule raison d'être est la force et la politique répressive". Revenant sur la Mission des Nations Unies pour l`organisation d`un référendum au Sahara occidental (MINURSO), la Ceas rappelle que cette mission onusienne doit surveiller le respect des droits de l'Homme au Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975. "Les violations des droits de la population sahraouie a été documentée par de nombreuses organisations et d'ONG comme Amnesty international et des délégations du parlement européen et du département d'état américain", souligne-t-on de même source avant de rappeler que lors de l'examen périodique des droits de l'Homme au Maroc par le conseil des droits de l'Homme de Genève, plusieurs pays ont attiré l'attention sur la situation difficile des prisonniers dans ce pays. La Chambre criminelle près l'annexe de la Cour d'appel à Salé a repris, lundi, l'examen du procès de 24 prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik après trois reports. La cour examine, lors de cette treizième audience, les rapports de la commission médicale chargée de l'expertise médicale pratiquée sur les détenus. Les rapports médicaux concernent 16 prisonniers, 5 autres ayant refusé de se soumettre à cette expertise. Ces derniers, en effet, ont rejeté le fait d'en charger une commission marocaine, estimant que cela est contraire au protocole d'Istanbul qui stipule qu'un acte de ce genre (expertise), doit être impartial. Après avoir interrogé les détenus lors des audiences précédentes, la Cour auditionnera les témoins, auxquels la justice marocaine a eu recours, dont des officiers ayant rédigé les procès-verbaux de l'audition des détenus politique ainsi que d'autres personnes ayant assisté à l'opération des services de sécurité marocains lors du démantèlement du camp de Gdeim Izik en novembre 2010. Après 27 mois de détention préventive, les 24 militants sahraouis avaient été condamnés par un tribunal militaire à de lourdes peines d'emprisonnement. Détenus depuis, les prisonniers de Gdeim Izik exigeaient, quant à eux, la poursuite et le jugement "des geôliers et des responsables des enlèvements, des détentions arbitraires, ainsi que les responsables de toutes les formes de tortures physiques et psychologiques dans des postes de police et de gendarmerie d'El Aâyoun occupée, dans la prison locale Salé 2 et Salé 1 ainsi que dans la prison locale Aarjat". Le 27 juillet 2016, la Cour de cassation marocaine avait annulé, sous la pression d'organisations internationales de défense de droits de l'homme et de juristes militants, la condamnation injuste prononcée par un tribunal militaire à l'encontre de ces militants sahraouis. Le procès a repris le 26 décembre 2016 devant une juridiction civile, à raison de 30 auditions par jour, sur fond de soutien et de solidarité internationale avec les prisonniers politiques injustement condamnés par un tribunal militaire. Par ailleurs, la délégation du front Polisario en Espagne a souligné que le procès des prisonniers de Gdeim Izik coïncide également avec la reprise du procès de 16 étudiants sahraouis à Marrakech, arrêtés il y a plus d'un an pour avoir revendiqué leurs droits. Par cette coïncidence des dates, a-t-on expliqué, "le Maroc vise à éviter la présence des observateurs internationaux dans ces procès qui violent le droit international".