L'Algérie est un "grand" pays africain dans le domaine pharmaceutique, a affirmé lundi à Alger, le président Inter-ordre des pharmaciens d'Afrique (IOPA), Dr Koundé Kpeto, se référant notamment à l'existence d'une industrie nationale "impressionnante" couvrant plus de 60% des besoins locaux. S'exprimant à l'ouverture des travaux du Forum international pharmaceutique, M. Kpeto a assuré que l'Algérie est un "grand" pays africain dans le domaine pharmaceutique "qui n'a rien à envier aux Etats les plus développés", citant notamment le développement d'une industrie locale "impressionnante" couvrant plus de 60% des besoins nationaux en produits pharmaceutiques. Il a également évoqué ses "progrès significatifs" en matière de couverture sociale à travers le conventionnement des officines de pharmacie au système de la sécurité sociale, ainsi que la mise en place d'une Agence nationale de contrôle du médicament. Laquelle agence, a-t-il poursuivi, a "apporté beaucoup d'expertise" aux pays africains. Qualifiant l'organisation de ce forum de "prouesse", dans la mesure où, a-t-il argumenté, "il a pu se tenir en un temps record", le représentant des pharmaciens africains a mis en garde contre les "défis" qui interpellent le continent s'agissant de la contrefaçon qui cible le médicament, mais aussi de la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT), dont le cancer, et d'autres maladies. Insistant sur la nécessité d'assurer "l'accès" au médicament pour l'ensemble des populations africaines, M. Kpeto a fait part de la "volonté" des pharmaciens du continent de se constituer en association qui serait sous le giron de l'Union africaine (UA) afin, a-t-il explicité, de bénéficier des "conseils de ses Etats". Allant dans ce sens, le Représentant résidant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Algérie, Dr Bah Keita a indiqué que celle-ci a sollicité l'assistance de l'Algérie pour lui fournir "des documents de bonnes pratiques", dans la mesure où elle est "l'un des rares pays à ne pas connaitre le phénomène de la vente des médicaments dans la rue". Plus globalement, il a relevé le "saut qualitatif" enregistré par l'Algérie dans le domaine de la santé, précisant qu'elle est "en passe de concrétiser son engagement à éradiquer le paludisme d'ici fin 2018". Ceci, en plus de sa "contribution dans l'action sanitaire mondiale" s'agissant de la vaccination, de la lutte contre les MNT, le VIH Sida, le paludisme, a-t-il noté. A noter que Dr Keita, appelé prochainement à être remplacé, pour la première fois, par un Directeur général de l'OMS, a été destinataire d'un hommage appuyé de la part du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, pour l'ensemble de son exercice en Algérie. De son côté, le Commissaire de l'UA au Conseil de Paix et de Sécurité, Smail Chergui, a considéré que la santé était "aussi importante" que la sécurité pour les populations africaines, se félicitant qu'après la tenue dimanche à Alger de la première assemblée générale d'Afripol, l'Afrique s'est dotée d'un nouvel "outil collégial", à savoir l'Agence africaine pharmaceutique. Il s'est félicité, par ailleurs, que les Etats africains aient réussi à vaincre l'épidémie d'Ebola grâce, a-t-il fait savoir, à la mobilisation de plus de 800 volontaires et à la contribution financière, à hauteur de 40 millions de dollars, d'industriels du continent, défendant l'idée de la mise en place d'un listing de ces volontaires pour intervenir à l'avenir.